DIG/ Le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) a conclu, le 24 mai 2024, la consultation au titre de l’Article IV avec le Gabon.
Selon le Fonds, l’économie gabonaise a traversé une période de ralentissement en 2023, à la suite d’une série de perturbations logistiques, d’incertitudes politiques, et de prix élevés du carburant pour les entreprises.
Mais elle devrait retrouver son niveau de croissance potentielle d’environ 3% cette année à la faveur de la dissipation des chocs.
Cependant, s’inquiète le Fonds, dans le même temps, les déséquilibres budgétaires se sont considérablement aggravés : les importants déficits hors pétrole en 2022-2023 ont conduit à une accumulation rapide d’arriérés, et ont porté la dette publique à environ 70½ % du PIB, au-dessus du plafond de la Cemac, et ont pesé sur l’accumulation des réserves.
« Dans l’avenir, les perspectives seraient confrontées à des risques majeurs. Les perspectives d’une diminution progressive de la richesse pétrolière pèsent sur les prévisions de croissance à long terme et sur la position extérieure, compte tenu d’une diversification encore modérée hors du secteur pétrolier.
La croissance devrait donc ralentir à environ 2⅔ % à long terme, ce qui est insuffisant pour relancer le revenu par tête qui stagne depuis de longues décennies, et les excédents du compte courant devraient progressivement s’amenuiser », indique le Fonds. Avant de prévenir :
« S’ils ne sont pas corrigés, les déséquilibres budgétaires créeront des risques de liquidité à court terme et des risques de viabilité de la dette à long terme, pouvant déstabiliser les perspectives macroéconomiques… ».
Les administrateurs ont souligné l’importance d’améliorer la gouvernance et la transparence des comptes publics. Ils ont salué l’engagement pris par les autorités de la transition dans ce domaine et ont noté que le reporting transparent des comptes publics récents est une première étape importante.
Les administrateurs ont appelé à des efforts supplémentaires, notamment la comptabilisation et la présentation exhaustives des comptes publics, des actifs et des passifs du secteur public, la publication des contrats miniers, et une meilleure évaluation de la contribution potentielle des recettes du secteur minier.
Ils ont convenu que la diversification économique est essentielle pour une amélioration durable des conditions de vie au Gabon.
Ils ont noté que des initiatives transversales visant à renforcer la gouvernance, à améliorer l’environnement des affaires et à assurer la fiabilité des infrastructures énergétiques et de transport constitueraient une approche économiquement efficace pour soutenir la croissance du secteur privé.