Gabon : Le FMI se dit inquiet des dérapages budgétaires et des progrès décevants des réformes structurelles

DIG/ Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Alex Segura-Ubiergo, a séjourné à Libreville du 13 au 25 juin 2018 pour réaliser la deuxième revue de l’accord élargi du Gabon au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC).

À l’issue de cette consultation avec les autorités gabonaises, M. Segura-Ubiergo a fait un certain nombre d’observation concernant notamment la mise en oeuvre du Plan de relance économique dont les résultats sont jugés peu satisfaisants.

« La mission s’est déclarée préoccupée par la faiblesse des résultats du programme, les dérapages budgétaires substantiels et les progrès décevants des réformes structurelles. Le déficit budgétaire global (base caisse) a baissé d’environ 3 % du PIB, globalement en ligne avec les projections du programme. Cela a contribué à contenir la dette publique (y compris les arriérés intérieurs) à environ 63 % du PIB. Cependant, la composition de l’ajustement a été peu optimale car elle a reposé sur une forte baisse des investissements publics, ce qui peut avoir un impact négatif sur la croissance. Les progrès ont également été insuffisants pour contenir les dépenses courantes (salaires et traitements, transferts, subventions et comptes spéciaux) et les recettes non pétrolières ont été faibles. Les progrès réalisés pour éliminer les arriérés intérieurs et extérieurs ont également été plus lents qu’attendu, et de nombreuses réformes structurelles importantes ont été retardées ou n’ont pas été mises en œuvre comme prévu. »

« Les vulnérabilités du secteur financier ont augmenté en 2017. Les dépôts bancaires et les crédits au secteur privé ont diminué, tandis que les créances en souffrance ont augmenté. Les conditions se sont détériorées au premier trimestre 2018, reflétant l’incidence des arriérés intérieurs du gouvernement sur ses fournisseurs. Des mesures décisives seront nécessaires pour accélérer le remboursement des arriérés intérieurs, qui constitue une lourde charge pour la capacité du secteur privé à soutenir la croissance économique et pourrait affaiblir davantage la santé du système bancaire. Ce plan de remboursement, intégré dans la stratégie du « Club de Libreville », doit être mis en œuvre de manière transparente »

Alex Segura-Ubiergo

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La Redaction

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