DIG / Le Gabon a conclu, en août 2023 un échange dette-nature de 500 millions de dollars (environ 318 milliards de FCFA), présenté comme un moyen de financer la conservation environnementale en allégeant sa dette.
Toutefois, cette approche soulève des interrogations quant à son efficacité et son impact sur la souveraineté nationale.
Ces accords imposent souvent des conditions dictées par des entités étrangères, limitant l’autonomie du Gabon dans la gestion de ses ressources naturelles.
De plus, une part importante des fonds est absorbée par des frais de transaction, réduisant les bénéfices réels pour la biodiversité.
Le manque de transparence et de suivi rend difficile l’évaluation de l’impact concret de ces initiatives.
Les communautés locales, dépendantes des ressources naturelles, sont rarement consultées lors de ces accords.
Si des restrictions environnementales sont imposées sans leur implication, cela pourrait nuire à leurs moyens de subsistance et remettre en cause leurs droits traditionnels.
Quelles alternatives ?
Des organisations comme le Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM) recommandent un audit citoyen de la dette afin d’identifier et d’annuler les dettes illégitimes.
Une telle approche permettrait au Gabon d’investir directement dans des projets écologiques et sociaux tout en conservant le contrôle de sa politique économique.
Si l’échange dette-nature peut paraître attractif, ses effets réels sur le Gabon restent à évaluer.
Il est essentiel que le pays trouve des solutions durables qui respectent sa souveraineté et bénéficient réellement à sa population et son environnement.