DIG/ L’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) a publié, le 20 août 2020, une note expliquant les raisons de l’immobilisation de certains aéronefs non-immatriculés au Gabon.
Le régulateur aérien justifie cette décision pour des raisons sécuritaires, et par la volonté de ne plus réintégrer la fameuse liste noire de l’Union européenne.
Pour le président de l’Association des Transporteurs Aériens du Gabon (Atag), Jean-Paul Makosso, la décision d’immobiliser désormais tous les aéronefs non immatriculés au Gabon pourrait avoir des effets dramatiques sur tout le secteur aérien national, déjà fragilisé par la pandémie de la Covid-19, indique t-il dans un entretien accordé au quotidien L’Union.
« Il n’y a aucune relation étroite entre la sécurité des aéronefs et l’exigence d’obliger tous les opérateurs aériens gabonais à faire immatriculer sur le registre gabonais tous les aéronefs qu’ils exploitent au Gabon.
(…)Souvenez de la compagnie aérienne Air Gabon, son 747 le jumbo, le Boeing 747-200, Léon MBA, fierté nationale était immatriculé (F-0DGJ) en France.
En vingt-huit (28) ans d’activités de 1977 à 2005 et près de 50 000 décollages et atterrissages et des milliers de phases critiques du vol, zéro accident au compteur.
Le secteur aérien est déjà à l’agonie. Si les aéronefs sont immobilisés suite à cette nouvelle injonction, les conséquences financières sont énormes pour l’industrie aéronautique gabonaise.
Je pourrais citer notamment : la suppression des emplois ; la disparition des compagnies aériennes gabonaises ; L’envoi d’un mauvais signal en direction des sociétés de location des aéronefs ; Une baisse des recettes pour les gestionnaires des aéroports du Gabon et pour les sociétés qui les offrent des services ; Une baisse des recettes pour l’Anac du fait de la diminution des avions à inspecter et contrôler ; Une réduction de l’offre de services en matière de transport aérien…
(…) Les audits sur site réalisés par l’OACI et l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne (EASA), notamment durant l’année 2019 à la fois à l’Anac et chez les compagnies aériennes gabonaises, n’ont relevé aucun écart et encore moins dans le sous domaine immatriculation des aéronefs.
Les éléments de preuve présentés, à cet effet, et qui justifiaient de la supervision des aéronefs immatriculés à l’étranger et en particulier en Afrique du sud et exploités au Gabon ont été jugés satisfaisants par l’OACI et l’UE.
D’ailleurs un accord de transfert de responsabilités signé le 12 novembre 2018 entre les autorités de l’aviation civile du Gabon et celle de l’Afrique du sud conforte cette situation.
Cet accord a été jugé acceptable pour l’OACI puisque conforme à la convention de Chicago notamment en son article 83bis et par les articles 12 et 21 de la loi n°023/2016 du29 décembre 2016 portant code de l’aviation civile« , a indiqué Jean Paul Makosso.
( Source : L’Union )