Jean Gaspard Ntoutoume Ayi : « Le surendettement du Gabon est aujourd’hui évident »

Trois questions…au Commissaire national en charge du Budget de l’Union nationale

Direct Infos Gabon : Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a finalement approuvé, la mise en œuvre du Plan de Relance économique du gouvernement, dans le cadre d’une Facilité Elargie au Crédit de 642 millions $ (405 milliards de francs). Est-ce une bonne nouvelle pour le Gabon ?

Jean Gaspard Ntoutoume Ayi : Le FMI a ouvert une ligne de crédit, donc un prêt de 405 milliards de Fcfa au Gabon sur une période de 3 ans. Les conditions, que tout le monde devine drastique, ne sont pas encore connues à ce jour.

On peut déjà noter qu’alors que le montant inscrit dans la Loi de Finances rectificative pour 2017 était de 117 milliards, seuls 58 milliards ont été décaissés par le FMI. Cela s’annonce donc plutôt mal.

Les décaissements futurs seront conditionnés par la réalisation des conditions du FMI. Or, sachant l’incapacité structurelle du pouvoir à tenir ces engagements, il est évident que le piège va vite se refermer sur le gouvernement. Et les semaines et les mois à venir seront riches d’enseignements à cet égard.

Direct Infos Gabon : Selon la Banque mondiale, le taux d’endettement du Gabon représente 64% du PIB national à fin 2016. Peut-on dire que le Gabon est aujourd’hui un pays surendetté ?

Le surendettement du Gabon est aujourd’hui évident. Non pas à cause du ratio : encours de la dette/PIB.  Mais surtout parce que le service de la dette qui est de 1114,9 milliards de Fcfa en 2017, représente 65% des 1714,6 milliards de Fcfa des ressources propres de l’Etat.

Il est clair que lorsque le remboursement de la dette représente 65%  de vos ressources  propres, la situation financière devient intenable. Cela est vrai pour un ménage, pour une entreprise ou pour un Etat.

Mais, à la surprise générale, tout ce que le FMI et la Banque mondiale trouvent comme solution, c’est de continuer à prêter de l’argent au Gabon et de s’en vanter. Allons donc comprendre !

Direct Infos Gabon : A quoi peut-on s’attendre, selon vous, avec un tel niveau d’endettement ?

J’ai fait 2 déclarations sur le sujet que vous n’avez pas jugé utile de relayer. C’est peut-être le moment pour vous de les lire et les relayer dans vos publications.

J’ai dit que le Gabon était en faillite. Je l’ai dit le 1er Juin. Et je l’ai redit le 10 juin. Nous sommes le 20 Juin.

apropos de l auteur

La Redaction

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