DIG/ Incarcéré à la prison centrale de Libreville depuis le 9 janvier 2020, l’ex- député du 2e arrondissement de Franceville (Haut-Ogooué), Justin Ndoundangoye, a comparu, le vendredi 26 novembre 2021, devant la Cour criminelle spéciale, en compagnie de l’ancien directeur technique de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF), Jean-Aimé Nziengui.
Les deux prévenus sont accusés de concussion, complicité de concussion et prise illégale d’intérêts.
Concernant, l’ancien ministre des Transports et des Travaux publics, il est précisément poursuivi pour des faits de concussion.
Les faits
Selon la présidente du tribunal, en 2019, alors qu’il était ministre des Transports, Justin Ndoundangoye avait attribué le marché de la réfection de la voie ferrée à l’entreprise Ingerail, propriété de Jean-Aimé Nziengui, par ailleurs directeur technique de l’ARTF.
Le contrat signé entre l’entreprise et l’État gabonais s’élevait à 3,6 milliards de francs.
Au terme de la signature de ce contrat, l’ancien ministre aurait exigé de Jean-Aimé Nziengui, des rétrocommissions s’élevant à 145 millions de francs CFA. Somme qu’il aurait par la suite perçue.
Volte-face
Mais contrairement à ses aveux recueillis lors des enquêtes préliminaires, notamment où il reconnaissait avoir versé des rétrocommissions à Justin Ndoundangoye, pour l’avoir aidé à obtenir le marché de la réfection de la voie ferrée, à travers sa société Ingerai, Jean-Aimé Nziengui va tout nier, à la stupeur générale, tout ce qui est consigné dans les procès-verbaux.
« Madame la présidente, si je l’ai dit, c’est parce que j’étais fatigué durant les interrogatoires », a prétexté l’ancien directeur technique de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF).
La version de Ndoundangoye
Questionné, à son tour, sur les 145 millions de francs, Justin Ndoundangoye, va évoquer une transaction foncière qu’il aurait eue avec M. Nziengui.
« Il m’avait fait part de l’acquisition d’une parcelle de terrain pour la construction du siège social de Ingerail, à Libreville ou à Franceville.
C’est ainsi que je lui ai vendu une parcelle à Akanda, précisément à Avorbam, à hauteur de 100 millions de francs CFA, qu’il a payés en deux tranches.
Voulant se rapprocher d’Owendo, il a sollicité un autre terrain dans cette zone.
Et moi étant déjà en négociation avec le liquidateur de l’ancien Octra, sur l’acquisition d’une parcelle, je lui ai promis cela. Il me reversera pour cela 45 millions de francs », explique-t-il.
Verdict
Face à ces versions divergentes, le Ministère public a demandé à la Cour de « frapper fort » en condamnant les prévenus à 5 ans de prison et 10 millions de francs d’amende chacun.
Verdict : le 10 décembre 2021