DIG/ L’incertitude qui entoure l’état de santé du Chef de l’Etat ferrait-elle déjà paniquer les marchés financiers ?
Pour plusieurs analystes financiers, le risque politique avéré pourrait avoir une répercussion évidente chez les investisseurs étrangers.
« S’il y a une déclaration de vacance de poste à la présidence et qu’une procédure constitutionnelle régulière n’est pas suivie, M. Ping pourrait mobiliser sa base de soutien pour le centraliser entant que partie prenante clé dans toute succession. Cela pourrait provoquer des troubles dans les grands centres urbains tels que Port-Gentil et Libreville (…) Bien que la transition du pouvoir au sein du parti au pouvoir puisse se faire en douceur, une nouvelle élection pourrait déclencher des troubles généralisés », a déclaré Ryan Cummings, directeur de Signal Risk, une société de conseil en risques basée à Johannesburg.
Selon les données compilées par l’agence Bloomberg, qui y établit un lien évident dans un article paru le 13 novembre sur son site internet, les euro-obligations du Gabon sont les moins performantes en Afrique en ce mois de novembre.
« Le rendement des 700 millions de dollars de billets du pays arrivant à échéance en 2025 a augmenté de 4 points de base pour atteindre 8,8 % à 10 h 27 à Londres, son plus haut niveau depuis l e 20 août », indique l’agence de presse économique et financière américaine.
Réagissant sur sa page facebook, le directeur général de la Dette a catégoriquement écarté cette analyse dans une mise au point.
« Depuis hier 13 octobre il se relaie dans les réseaux sociaux que certaines obligations du Gabon cotées sur la place de Londres ont connu un renchérissement lié à l’état de santé du Président de la République, Chef de l’État.
La Direction Générale de la Dette tient à faire le point suivant sur cette question liée simplement aux tensions actuelles sur le marché pétrolier. Il faut savoir que le prix du brent a fortement baissé depuis deux semaines, passant de $US 75 le 31 octobre 2018 à $US65 par baril aujourd’hui, soit une baisse de 16%.
La hausse du rendement sur l’obligation gabonaise à maturité 2025 est le résultat de cet environnement de marché défavorable, comme le démontre la pression sur les titres souverains d’économies comparables (+350 points de base pour l’Angola, presque +200 points de base pour le Nigeria).
Cela n’a rien à voir avec la situation spécifique du Gabon ni de celle du chef de l’État. », a souligné Hugues Mbadinga Madiya.