La Chronique
de
Jérémie Ayong Nkodjie Obame*
« Chaque vendredi, nous faisons le point sur l’évolution du marché international du pétrole et ses répercussions pour le Gabon et les Gabonais.
Cette semaine, après une remontée, le baril a de nouveau reculé, perdant près de 2,5 % en une seule journée jeudi. Ce vendredi, le Brent s’établit autour de 64,5 dollars, tandis que le WTI évolue à 61,5 dollars.
À l’origine de cette baisse, les déclarations du président américain, en visite à Abu Dhabi, qui a affirmé se « rapprocher » d’un accord sur le programme nucléaire iranien. Une avancée qui pourrait permettre à Téhéran de reprendre massivement ses exportations de brut.
L’Iran, l’un des dix premiers producteurs mondiaux, subit depuis janvier une « pression maximale » de la part de l’administration Trump, de retour à la Maison Blanche. Le ton plus conciliant adopté cette semaine a pesé sur les marchés : un accord ouvrirait la voie à une hausse significative de la production et des exportations iraniennes. En cas d’accord en effet, l’Iran pourrait injecter entre 400 000 et 800 000 barils supplémentaires par jour sur le marché mondial dans les mois à venir.
Quelle que soit l’ampleur exacte, cela viendrait alimenter les prévisions d’un excès d’offre globale. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans son rapport mensuel de mai, estime que l’offre devrait dépasser la demande en 2025 et 2026, ce qui pèse d’ores et déjà sur les cours. L’OPEP a annoncé une hausse de sa production à partir de juin; Et les perspectives économiques dépréciées du fait de la guerre commerciale menée par l’administration américaine via la hausse des tarifs douaniers font craindre une baisse significative de la demande mondiale de pétrole.
Sur le plan national, l’actualité est davantage microéconomique, orientée vers les entreprises du secteur. Cette semaine, la Gabon Oil Company (GOC) a finalisé l’acquisition des actifs de la société britannique Tullow Oil, pour un montant de 300 millions de dollars (environ 177 milliards de FCFA). Ces actifs comprennent des réserves estimées à 36 millions de barils, avec une production attendue de 10 000 barils/jour.
En 2024, le rachat d’Assala Energy pour 1,3 milliard de dollars avait déjà permis au Gabon d’atteindre 52 000 barils/jour, soit 25 % de la production nationale.
Avec cette nouvelle opération, le Gabon renforce significativement le portefeuille de sa compagnie nationale, dans une stratégie claire de reprise de contrôle sur un secteur clé pour sa souveraineté économique ».
- Jérémie AYONG NKODJIE OBAME, est un dirigeant d’entreprise dans le secteur pétrolier.
- Titulaire d’un Master II en marketing opérationnel (ISEG Lille), il a évolué au sein de plusieurs structures de référence : auditeur chez Alex Stewart International, responsable des ventes chez Total Marketing Gabon, puis directeur général adjoint chargé des hydrocarbures à la Caistab, avant d’occuper des fonctions de direction à la SOGARA et chez Gabon Oil Marketing.
- En 2024, il crée un cabinet d’expertise dédié au secteur pétrolier et Gazier.