DIG/ Le bassin sédimentaire gabonais couvre une superficie de 247 000 Km² dont 30% onshore et 70% offshore.
Environ 47% de la surface attribuée est ouverte à l’exploration. Le Gabon occupe à ce jour, le 5e rang des producteurs pétroliers en Afrique Sub-saharienne après le Nigeria, l’Angola, le Congo (Brazzaville) et la Guinée Equatoriale.
Aujourd’hui, le poids du secteur pétrolier dans le PIB est de 44% et représente 83% des recettes d’exportation et 53% des recettes budgétaires. L’Asie et les Etats-Unis représentent 68% des exportations gabonaises.
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Depuis le début de l’exploitation pétrolière au Gabon dans les années 60, la production pétrolière a atteint son pic en 1997 avec un plafond record de 18,56 millions de tonnes. La production journalière actuelle est de l’ordre de 230 000b/j.
Si, à partir de 2006, la production a progressivement remonté pour atteindre 12,3 Mt en 2012 grâce aux investissements réalisés sur les champs marginaux, rendus possibles par le cours élevé du baril, en 2013 la production n’est que d’environ 10,5 Mt.
Depuis 2012, malgré les investissements menés pour redévelopper ou effectuer des développements complémentaires sur certains champs (Anguille et Torpille pour Total Gabon, Onal, Etekamba, Omoueyi, Kari, Nyanga Mayombe pour Maurel et Prom,….) et la mise en production de découvertes mineures venant compenser le déclin amorcé des champs historiques de Rabi et Gamba (Shell), la production pétrolière baisse malgré ces efforts d’environ 5%/an en moyenne.
En 2024 la production journalière pourrait tomber à 100 000b/j, sauf découverte d’un champ majeur (par exemple en mer profonde).
Les réserves du Gabon sont estimées à 2 milliards de barils. Ce qui représente 0,1% du total mondial.
Le Gabon représente la 4ème plus grosse réserve sub-saharienne. Les réserves exploitables de pétrole brut devraient cependant permettre de poursuivre la production pendant environ 22 ans au rythme actuel, selon BP Statistical Review.
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Les 7 principaux producteurs de pétrole au Gabon
Total Gabon est la première entreprise gabonaise et partenaire du développement pétrolier du pays depuis 60 ans.
Le domaine minier d’exploration de Total Gabon couvre une superficie totale de 9 075 km2 au 31 décembre 2017. Il est constitué d’une vingtaine de permis.
La production de pétrole brut revenant à Total Gabon en 2017 s’est élèvé à 44 600 barils par jour (b/j), contre 47 400 b/j en 2016.
Perenco a débuté ses opérations au Gabon en 1992 avec l’acquisition de deux champs en mer au sud de Port-Gentil, puis a racheté en septembre 2009 les actifs de Marathon Oil. Grâce à une ambitieuse stratégie d’acquisitions et de développement, la production actuelle de sa compagnie est de 58 000 barils par jour pour 36 permis en mer et à terre.
La compagnie pétrolière franco-britannique est officiellement le 1er producteur de pétrole au Gabon, selon les données statistiques du ministère du Pétrole et des Hydrocarbures.
Addax (racheté par le chinois SINOPEC en 2009) a débuté ses opérations en 2004 avec l’acquisition d’une participation de 42,5% (désormais à 47,22% dans le contrat de partage de production de Kiarsseny dans le bassin de Port-Gentil) et produit en moyenne 35 000 barils/jour après récupération de son champ d’Obangue exproprié par le gouvernement sous un prétexte de non-paiement de taxes et impôts.
La société française Maurel et Prom, implantée au Gabon depuis 2004 à la suite du rachat des actifs de la société Rockover, a atteint une production de 20 344 barils/jour en 2013 (estimée à 35 000 b/j en 2014). Les investissements du Groupe dédiés aux travaux de développement ont permis d’accroître le potentiel de production.
L’américain Vaalco produisait 24 000 barils/jours début 2013. L’entreprise a investi 500M$ ( environ 300 milliards de francs) dans l’installation d’une nouvelle plateforme dans le bloc Etame et une autre dans le champ North Tchibala.
L’anglo-irlandais Tullow Oil qui a racheté en 2005 les actifs du sud-africain Energy Africa Gabon, détient des participations dans 12 licences, dont 11 champs en production. Elle n’est donc pas directement opératrice de production mais se développe en partenariat actif avec quatre compagnies productrices (Perenco, Marathon, Vaalco et Maurel et Prom), lui permettant d’obtenir une part nette d’environ 14 000 barils/jour.
Assala Gabon, filiale du Groupe Carlyle, a repris les actifs de Shell Gabon le 1er novembre 2017. La compagnie opère huit champs à travers cinq permis (Rabi-Kounga, Toucan/Robin, Koula/Damier, Gamba/Ivinga et Bende M’Bassou/Totou), et détient des intérêts à travers quatre permis non-opérés (Atora, Avocette, Coucal et Tsiengui).
Dans le même temps, on recense la présence d’une dizaine de compagnies actuellement en phase d’exploration : chinoises (Sino Gabon Oil and Gas et Sinopec Overseas), sud-africaine (Sasol), américaines (Forest Oil, Anadarko), australienne (Sterling Oil), canadienne (Canadian National Resources, qui a racheté les actifs de Pionner), japonaise (Mitsubishi Petroleum), britanniques (Ophir), indienne (Oil India international).
Début 2010, le gouvernement gabonais a créé la Société Nationale de Pétrole, dénommée GOC (Gabon Oil Company), dont la vocation consiste à développer les participations de l’Etat gabonais dans le secteur pétrolier. La GOC est directement rattachée à la Présidence de la République et sous tutelle de la Direction générale des Hydrocarbures et devra contribuer à la mise en place d’une véritable économie pétrolière et gazière intégrée.
En 2013, la production de la GOC a atteint 9 000 b/j grâce aux champs de Remboue et Obangue. Ce dernier champ a depuis été restitué à ADDAX Petroleum après versement par SINOPEC d’une indemnité transactionnelle.
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Production gazière
Les ressources en gaz naturel sont actuellement exploitées par la seule compagnie Perenco à partir de cinq gisements majeurs : Ganga, Ozangue, M’Bya, Breme et Batanga.
Le seul champ sans pétrole associé est celui d’Ozangue. Celui de Ganga est majoritairement formé de gaz et peut représenter une opportunité d’exploitation plus intensive dans un proche avenir.
Shell dispose également de réserves de gaz importantes sur des gisements en déclin : Rabi-Kounga, Toucan et Bende-M’Bassou.
Globalement la plus forte concentration des ressources de gaz se trouve dans la zone autour de Rabi-Kounga, de Tsiengui et Ozangue.
Une estimation moyenne des ressources gabonaises fait état de 403 millions BOE (Baril of oil equivalent). A signaler que mi-2014, ENI aurait découvert un gisement de gaz digne d’intérêt à proximité de Libreville (au large de Nyonié). Actuellement en cours d’évaluation sur le permis offshore D4, ce champ se situe dans du pré-salifère, une première dans cette région.
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Sous-traitance pétrolière
Autour des activités de production et d’exploration sont établis de nombreux sous-traitants pétroliers qui fournissent différents services aux compagnies pétrolières (sociétés de services, de maintenance, assistance technique en forage, exploration sismique, ventes, installations et réparations pétrolières).
Ils occupent une place importante dans le secteur. Les principaux sous-traitants pétroliers sont Schlumberger, Foraid Gabon (Spie Oil & Gas Services), Geo Industries, Baker Hughes, Cameron Gabon, Acergy Gabon, Ponticelli, Caroil. Ces sociétés sont en général présentes à Port-Gentil et/ou Gamba, les principaux centres pétroliers.
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Raffinage
La SOGARA (Société Gabonaise de Raffinage) est l’unique société gabonaise opérant dans l’aval pétrolier hors distribution. Dans le cadre de son activité de raffinage, en 2012, elle a traité 765 492 tonnes de brut en provenance du champ pétrolier Mandji, en baisse de 24% par rapport à l’année précédente. L’activité de la raffinerie a été marquée en 2012 par un arrêt de production de 6 semaines, en vue de la remise à neuf de l’outil de production, vieillissant, occasionnant un investissement de 10 Mds XAF. La production au premier semestre a ainsi chuté de 56,3%, se situant à peine à 206 000 tonnes. La SOGARA a dû s’approvisionner sur le marché international pour satisfaire la demande locale.
Le capital de la SOGARA est réparti entre Total (43,84%), l’Etat gabonais (25%), Portofino Assets Corporation (16,99%), Petro Gabon (11,67%) et le groupe italien ENI International (2,50%).
La SOGARA produit du fuel, du bitume, du gasoil, de l’essence, du kérosène et d’autres hydrocarbures comme le pétrole lampant et le gaz liquéfié. 80% de sa production est destinée au marché national dont les besoins sont estimés à 550 000 tonnes.
Mi-2012, l’Etat gabonais a signé un protocole d’accord avec la société sud-coréenne Samsung C&T Corporation pour la construction d’une nouvelle raffinerie dans la zone économique en projet de l’Ile Mandji, à Port-Gentil. Le montant de ce projet, d’une capacité de 3 Mt de pétrole, est estimé à environ 1 Md € et sa mise en exploitation était initialement prévue pour 2016. La production de cette raffinerie devrait servir pour un tiers à approvisionner le marché local, les 2/3 restants étant destinés à l’export.
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Stockage, transport et distribution des produits pétroliers
Il n’existe qu’une seule société de stockage et d’entreposage de produits pétroliers : la SGEPP (Société Gabonaise d’Entreposage de Produits Pétroliers) dont la capacité de stockage à Libreville est de 20 800 m3 de produits blancs, 3 200 m3 de fuel, 2450 m3 de gaz butane et 800 m3 de butane.
A Moanda, la capacité de stockage de la SGEPP est de 12 850 m3 de produits blancs et 300m3 de gaz. Les compagnies Total Gabon et Shell possèdent leurs propres terminaux avec des capacités de stockages respectives de 3,5 et 1,4 millions de barils.
Quatre opérateurs interviennent dans la distribution des produits pétroliers : Engen (entreprise Sud-africaine ayant racheté en avril 2008 60% des parts de Pizo Shell), Total marketing, Petrogabon et Oil Lybia qui transportent et distribuent grâce à leur réseau de stations-services installées à Libreville et à l’intérieur du pays.
Les produits pétroliers distribués sur le marché gabonais bénéficient d’une subvention substantielle de l’Etat qui permet de vendre à prix fixe les produits sur l’ensemble du territoire.
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Nouveaux contrats : fin du 10ème appel d’offres
Le 8 aout 2014, le ministre du Pétrole Etienne Dieudonné Ngoubou et son collègue de l’Economie Régis Immongault Tatagani ont annoncé 7 nouveaux contrats sur la vente de blocs offshore. Ces ventes devraient générer des investissements dans le pays estimés à 762 millions d’euros selon le gouvernement.
Ces contrats pourraient permettre d’augmenter la production gabonaise en compensant le déclin des sites actuels, voire en découvrant un nouveau champ géant tel que ceux trouvés au Brésil en deep offshore.
Parmi les attributaires, on notera l’absence des majors locaux et historiques que sont Shell et Total Gabon. La compagnie Woodside Petroleum, absente de la dernière annonce de fin 2013, se retrouve parmi les vainqueurs de cet appel d’offres en contrat conjoint avec Noble sur le bloc F15.
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Fiscalité : un nouveau code pour réguler les activités
Une nouvelle ordonnance sur le code des hydrocarbures gabonais a été votée fin 2014. Ce nouveau code vise à remplacer des lois datant des années 60 à 80. Riche de 262 articles, il a pour but de réguler le marché tout en réaffirmant l’appartenance de la ressource à l’Etat gabonais.
Les nouveaux types de contrats possibles sont divisés en 3 contrats d’exploration et en 2 contrats de partage de production.
Pour les deux contrats de partage de production, l’Etat possède a minima une part fixée à 20 %, la GOC ayant le droit d’acquérir une participation maximale de 15% tandis que l’Etat peut prendre une participation maximale de 20% du capital social de toute entreprise sollicitant ou titulaire d’une autorisation exclusive d’exploitation.
Le développement de la production offshore semble être privilégié, via une fiscalisation moins lourde :
Onshore | Offshore | |
Taux récupération couts pétrolier | 65 % | 75 % |
Taux partage de production | 55 % | 50 % |
Taux des royalties | 13 – 17 % | 9 – 15 % |
Taux de l’impôt sur les sociétés | 35 % | 35 % |
De même, des dispositions particulières sont mises en place afin de valoriser le plus rapidement possible la production de gaz ou encore en vue d’alléger le régime douanier.
Des dispositions environnementales ont aussi été ajoutées telle que l’interdiction du torchage de gaz naturel.
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Perspectives: Stabilisation de la production et découvertes possibles en mer profonde
Le Gabon a connu un pic de production de 370 000 b/j en 1997. A partir de 2006, la production s’est stabilisée grâce à la mise en production de nouveaux champs et au redéveloppement de certains, mais depuis 2012 la production baisse à nouveau, à un rythme de 5% l’an.
Les nouvelles opportunités se situent en offshore profond nécessitant des coûts d’exploitation très élevés.
Les prochaines campagnes d’exploration, principalement d’acquisition sismique, seront conduites en 2014 et 2015 sur les nouveaux blocs de l’offshore profond.
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L’activité pétrolière en 2017
Au terme de l’année 2017, la production nationale de pétrole brut s’est contractée de 8,5%, pour se situer à 10,5 millions de tonnes. Cette contreperformance est imputable au déclin naturel des champs matures, aux difficultés techniques rencontrées par certains opérateurs, à la grève du personnel et aux exigences de l’OPEP pour réduire l’offre mondiale de pétrole.
A cela, s’ajoute la stratégie du laisser-faire adoptée par les opérateurs comme Shell et Total, dans l’attente de la finalisation des cessions d’actifs au profit d’ASSALA et Pérenco, qui n’ont eu lieu qu’en septembre 2017.
Parallèlement, le repli de la production nationale a induit une baisse des exportations de 10,3%, à 9,44 millions de tonnes. L’Asie, avec 77% de parts, reste la principale destination du brut gabonais, suivie de l’Europe et de l’Amérique latine & des Caraïbes.
Dans un contexte de reprise des cours, le prix moyen du Brent s’est situé à 54,27 dollars le baril, en amélioration de 24,2% par rapport à 2016. De même, le prix moyen des bruts gabonais a augmenté de 29,6% à 52,54 dollars le baril. Enfin, le taux de change moyen du franc CFA par rapport au dollar s’est déprécié de 1,9% en 2017 pour s’établir à 582,075 FCFA pour 1 dollar.
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Les exportations
A fin décembre 2017, les exportations de pétrole brut ont progressé de 18,5% pour s’établir à 1 957,8 milliard de FCFA, malgré la faiblesse des performances enregistrées au troisième trimestre. Cette hausse de la demande a été soutenue par les achats des pays Asiatiques.
Il convient de relever que ce dernier produit occupe encore une place prépondérante dans les ventes totales du pays. En 2017, il a représenté 76,8% de la valeur totale des exportations gabonaises (75,0% en 2016), soit 21,6% du Produit Intérieur Brut contre 19,9% en 2016.
Par destination, comme tout au long de l’année, le continent asiatique est demeuré le principal acheteur du brut gabonais en 2017 avec notamment la Chine (37,8% en 2017 contre 26,2% en 2016), Trinidad et Tobago (10,7% des parts), l’Australie (9,8% des parts), la Malaisie (7,0% des parts), l’Italie (+5,6% des parts) et l’Inde (5,5% des parts).
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Les prix
Dans un contexte de reprise des cours, le prix moyen du Brent s’est situé à 54,27 dollars le baril, en amélioration de 24,2% par rapport à 2016. De même, le prix moyen des bruts gabonais a augmenté de 29,6% à 52,54 dollars le baril.
Enfin, le taux de change moyen du franc CFA par rapport au dollar s’est déprécié de 1,9% en 2017 pour s’établir à 582,075 FCFA pour 1 dollar.
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Le raffinage
D’après les chiffres de la Société gabonaise de raffinage (SOGARA), Le volume de brut traité a fortement reculé suite à l’arrêt de fonctionnement de l’usine dans le cadre de l’entretien quinquennal de l’outil de production d’un mois. Ainsi, ce volume a régressé de 20,7% pour s’établir à 812 611 tonnes métriques contre 1 025 010 tonnes en 2016.
En vue de combler le gap créé sur la demande, la société a importé des produits pétroliers (gasoil, butane, essence et kérosène) pour un volume de 254 432 tonnes métriques contre 178 696 tonnes un an auparavant, soit une augmentation de 42,4%.
Sur le plan commercial, les ventes de tous les produits pétroliers raffinés sur les marchés domestiques et extérieurs ont fortement régressé en 2017, induisant une baisse du chiffre d’affaires de 15% à 220 milliards de FCFA.
Toutefois, les exportations de kérosène ont permis au chiffre d’affaires à l’export de s’apprécier de 21,3% à 92,4 milliards de FCFA.
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Le Gaz naturel
La production de gaz naturel a baissé de 6,4% en 2017 comparativement aux réalisations de 2016 pour se situer à 491 millions de m3.
Cette contreperformance s’inscrit dans la morosité qui caractérise le secteur pétrolier et provient principalement de Perenco, leader de cette branche avec près de 95% de la production nationale de gaz. De même, le prix de vente moyen national s’est déprécié de 2,7% à 0,122 dollar le m3.
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Le commerce des produits pétroliers
Les ventes des produits pétroliers ont baissé de 2% en 2017, pour un volume de 630 734 tonnes métriques contre 643 663 tonnes en 2016. Ce retrait provient de la faible consommation du gasoil et surtout du Kérosène en raison de la morosité de l’économie.