DIG/ Le gouvernement dépense, chaque mois, 60 milliards de francs ( soit 2 milliards par jour ) pour rémunérer ses 102 500 fonctionnaires.
Un budget mensuel équivalent à près de 60 % des recettes fiscales du pays (tandis que la zone CEMAC fixe à 35% ce seuil), et qui plombe, selon le porte-parole de la présidence de la république, les engagements de l’Etat vis-à-vis des populations et de ses partenaires technique et financier.
Pour la seule année 2017, l’Etat a consacré 768 milliards de francs au titre du paiement des salaires des agents publics, soit plus d’un tiers de son budget.
Une situation que les bailleurs de fonds ont, mainte fois, dénoncé, la jugeant incompréhensible et « suicidaire » pour un pays de 1,8 million d’habitant, incapable de financer ses besoins primaires sans l’aide extérieure.
Pour faire face à cette situation devenue intenable en cette période de crise, le Conseil des ministres du 21 juin 2018 a décidé de réduire les salaires dans les administrations en appliquant des décotes de 15 % sur le traitement de l’ensemble des institutionnels et autres autorités administratives ; de 10% sur les rémunérations des cabinets, et de 5% sur les autres fonctions administratives.
Dans sa quête à dégager des économies d’échelle, le gouvernement a aussi décidé d’abaisser les effectifs des cabinets du Président de la République, du Premier ministre, des ministres, du secrétariat général du gouvernement, des autres institutions et des autorités administratives indépendantes.
Economie* A titre d’exemple, l’effectif des cabinets ministériels passera de 24 personnes en moyenne à 16 personnes dès la mise en œuvre de cette réforme.
Aussi, les postes suivants seront désormais supprimés : Tous les postes de 2 ème adjoint dans toute l’administration, y compris à la présidence de la république : DGA2, DCA2, SGA2 Etc.…
L’autre mesure phare issue des réflexions de la « Task Force sur les finances publiques » est l’application dans toute sa rigueur du départ à la retraite pour tout fonctionnaire ayant atteint la limite d’âge autorisée de 60 ans. Mais également de mettre un terme au contrat de tout contractuel ayant plus de 60 ans, y compris tous les fonctionnaires maintenus en activité et ayant plus de 60 ans, et de geler les recrutements en qualité de contractuel hors statut des agents déjà à la retraite
« Les finances publiques sont déséquilibrées avec des dépenses plus importantes que les recettes générées par les régies financières. Concrètement, on constate une insuffisance des contrôles fiscaux et douaniers, et l’absence d’une politique d’exonérations fiscales et douanières cohérente. Aussi, les conclusions font état d’une masse salariale hypertrophiée qui pèse sur le budget de l’Etat », a indiqué le Porte-Parole.
Selon Ike Ngouoni, l’ensemble de ces mesures permettra de faire des économies de l’ordre de 70 milliards de FCFA par an sur la masse salariale afin de la rendre soutenable pour le budget de l’Etat.