Direct Infos Gabon: Selon les délégués du personnel, l’entreprise aurait pris la décision de licencier de manière abusive près de 70 salariés en se focalisant essentiellement sur la main d’œuvre locale plutôt que celle étrangère largement mieux rémunéré. Confirmez-vous ces informations ?
Simmonet Nzengui: L’entreprise CFAO AES Gabon, en distribuant des véhicules au Gabon est un opérateur économique historique dans le pays. Nous employons actuellement 306 collaborateurs, répartis sur trois localités du pays à savoir : Libreville, Port-Gentil et Franceville. Lorsque l’économie se contracte, comme c’est le cas en Afrique centrale, c’est le pays tout entier qui en subit les conséquences.
Dans notre activité, il en va de même. Moins d’investisseurs, des clients qui maîtrisent des coûts ou qui surveillent leur budget des parcs automobiles…toutes les entreprises doivent s’adapter à ce contexte. La société CFAO AES Gabon est de droit gabonais.
Le projet de licenciement pour motif d’ordre économique engagé par l’entreprise est donc régi par la loi gabonaise, il est encadré par le code du travail gabonais. Des règles précises ont été établies en ce sens. Il protège les salariés, et prend en compte les impératifs de l’entreprise. Le dialogue est ouvert depuis le mois de mai et des échanges sont en cours entre toutes les parties. Et je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas de 70 comme mentionnés par les délégués du personnel, mais plutôt de 60 collaborateurs et dans les 60 collaborateurs, il y a aussi des salariés expatriés.
Et où en êtes-vous actuellement dans les négociations ?
Ce type de plan n’est jamais simple à mettre en place. La situation est difficile pour tout le monde. La grande majorité des collaborateurs l’a compris. Une minorité évoque ça et là des licenciements abusifs, ou n’hésite pas à distiller certaines idées inappropriées au point d’entacher limage de l’entreprise et partant celle des dirigeants… C’est difficilement supportable pour nos collaborateurs, pour nos valeurs et nous le dénonçons très fermement. Certains syndicats se trompent de cible. C’est lorsque la situation est difficile qu’il faut au contraire travailler ensemble à la recherche du meilleur consensus.
Quel est aujourd’hui l’impact de la crise économique sur les activités de CFAO AES Gabon, notamment en termes de ventes de véhicules et de recettes ?
L’entreprise CFAO AES Gabon est présente au Gabon depuis 1933. Cela fait donc 83 ans. Nous sommes un opérateur économique historique totalement intégré dans la place. En 2013, le marché automobile hors poids lourd s’élevait à 5.094 unités; en 2015, il s’est seulement écoulé 3.345 unités, et l’estimation pour 2016 s’établit à quelque 2.600 véhicules.
Nous sommes confrontés à une contraction du marché de plus de 34 % entre les années 2013 et 2015, et cette baisse s’accentue encore de 2016 de 22%. Cette tendance à la baisse est encore plus lourde pour le marché des poids lourds et engins.
Il est donc évident que ces chutes de marché se traduisent par des baisses de chiffres d’affaires. L’entreprise CFAO AES Gabon, comme beaucoup d’entreprises de la place, est une victime collatérale de la contraction économique globale de la région. Nous résistons, mais devons nous adapter. Nous pensons que cette situation est passagère et maintiendrons notre présence dans le pays, car nous avons foi en l’avenir.
Quelles sont les perspectives de CFAO jusqu’à la fin de l’année ? Avez-vous un plan pour atténuer les effets de cette crise ?
L’entreprise élabore des plans à moyen et long termes, ce qui nous permet de tenir le cap. Nous devons préparer dès à présent les fondations de la reprise. Innover et nous adapter au marché. CFAO AES indique que le licenciement économique étant encadré par le Code du Travail, ce n’est que dans le cadre dudit respect de la Loi que la mesure s’appliquera.
Nous précisons également que malgré la conjoncture difficile du moment CFAO maintien toutes les actions sociales en faveur de ses collaborateurs. Notamment, entre autres, le programme de bourses scolaires et les programmes de lute contre les pandémies telles que le VIH SIDA, le paludisme, l’hypertension artériel et le Diabète.