DIG/ La question du surendettement du Gabon et son recours compulsif à l’emprunt extérieur pour équilibrer ses comptes alimente toujours les débats au sein des cercles économiques.
Interviewé par un média international, l’analyste économiste gabonais Mays Mouissi, a conseillé le gouvernement sur une stratégie de mobilisation des recettes et de rationalisation des dépenses.
« La première solution est de trouver des mécanismes pour augmenter les recettes de l’Etat. Par exemple, en ayant une fiscalité beaucoup plus attrayante et des mécanismes de collecte de taxes et d’impôts beaucoup plus optimum et beaucoup plus efficaces.
Il faut réduire les charges auxquelles l’Etat doit faire face et parmi les charges il y a les charges de fonctionnement.
Dans un pays où on a un parlement bicaméral où les deux chambres du parlement ont exactement la même mission, on peut en supprimer une pour n’en conserver qu’une.
Il faut une plus grande transparence dans la gestion des ressources publiques et même aussi des dépenses publiques. Mais aussi, combattre les fléaux annexes qui ont un impact sur le budget de l’Etat notamment la corruption« , a suggéré l’économiste gabonais.
Selon Mays Mouissi, les emprunts contractés par le Gabon n’ont pas servi à relancer l’économie mais plutôt à financer des « grands » évènements sans retombées économiques majeures.
« Je suis Gabonais et je vais assez régulièrement au Gabon et ce serait abusé de dire que je vois ces investissements.
En réalité, il y a eu quelques gros investissements qu’on identifie surtout dans l’organisation des compétitions sportives.
Il ne faut pas oublier que le Gabon a organisé deux Coupes d’Afrique des Nations dont on estime qu’elles ont coûté à peu près entre 800 et 900 milliards de FCFA au contribuable.
Donc, une partie de la dette est dans l’organisation de ces Coupes d’Afrique des Nations.
Aujourd’hui, il est très difficile pour le Gabon de s’en sortir sans concours international.
(…) C’est la grande question que je pose au gouvernement gabonais, aux parlementaires qui votent la loi et qui en réalité votent également l’emprunt et autorisent les emprunts pour l’Etat.
A quoi a servi l’endettement ?
Avec le recul des données, on se rend compte que les emprunts n’ont pas été créateurs de richesse parce que si les emprunts avaient été créateurs de richesse et donc avaient été utilisés de façon à accroitre le PIB du pays, l’impact de la dette et la charge de la dette auraient été plus faibles car, on aurait eu une forte augmentation des recettes » a t-il souligné.