Marc Ona Essangui : « J’ai lu quelque part qu’Olam m’a acheté ! »

DIG/ Cette préoccupation est sur toutes les lèvres. Comment Mays Mouissi et Marc Ona Essangui se sont-ils retrouvés à travailler sur une commande d’Olam ? La question pesait aussi sur les lèvres des deux conférenciers qui tenaient, avant tout propos, à évacuer le poids du regard de l’opinion.

Mays Mouissi est un économiste gabonais qui s’est taillé sa popularité sur les réseaux sociaux et les médias non conventionnels pour ses critiques virulentes contre les politiques sectorielles du gouvernement, y compris la politique agricole « Graine » déployée par la Sotrader, une société à capitaux mixtes État gabonais-Olam.

Quant à Marc Ona Essangui, Prix Goldman, il est aussi connu pour son opposition au lancement des activités d’hévéaculture à Bitam.

En 2016, il a mené une campagne internationale agressive contre le groupe Olam « pour ses activités de déforestation ».

A l’entame de leur conférence tenue le 29 mai 2018 à l’hôtel Radisson Blu, le premier cité a décliné les motifs de sa présence dans cette étude. Histoire d’anticiper ce qui aurait paru comme iconoclaste, au yeux de l’opinion, habituée à les voir dans le rôle de « pourfendeurs », plutôt que de « défenseurs ».

Pour Mays Mouissi, le fait de conduire cette étude relève d’une coïncidence « heureuse » d’agendas. Depuis la France, indique t-il, les membres de son cabinet et lui voulaient faire une étude indépendante sur les activités d’Olam.

Dans le même temps, Gagan Gupta, par personne interposée, voulait avoir le regard indépendant de Mays Mouissi sur les impacts socio-économiques d’Olam au Gabon.

« J’ai lu quelque part qu’Olam m’a acheté », a lancé Marc Ona Essangui, dès sa prise de parole.

Pour ce fervent défenseur de l’environnement, c’est à la suite de la campagne 2016 de dénonciation  « du taux de déforestation » que Gagan Gupta du groupe Olam et lui auraient convenu de « taire cette polémique inutile et stérile », et d’envisager de travailler pour des actions correctrices pour la construction du pays. Et cela après que ses partenaires à l’international se sont accordés avec le big boss d’Olam international.

En respectant un certain nombre de termes sur son indépendance et sa crédibilité, Mays Mouissi a obtenu d’Olam la commande de cette étude d’impacts économique et social des investissements d’Olam au Gabon.

 

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La Redaction

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