Menace de grève à la Comilog : Le dialogue comme seule option de sortie de crise

DIG/ A Moanda, dans la province du Haut-Ogooué, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) fait face à une montée de tensions de la part du Collectif des syndicats de l’entreprise.

Dans un élan d’apaisement, de nombreux acteurs se mobilisent pour établir une passerelle de dialogue entre les deux parties.

Depuis quelques jours, la Comilog vit au rythme d’une menace de grève générale illimitée brandie par les six syndicats de l’entreprise réunis au sein d’un Collectif .

Cette montée de tensions qui est censée entrer en vigueur dès le mardi 3 septembre 2024 si aucun terrain d’entente n’est trouvé entre les deux parties, laisse transparaître des dessous de cartes qui mettent en lumière des réalités bien différentes aux problèmes posés par les syndicalistes. En tout cas, c’est ce qui se dit à Moanda.

Pour l’essentiel, le cahier de charge des syndicats comporte 19 revendications qui se résument entre autres, à l’amélioration des conditions de travail, au problème de non préférence nationale lors des promotions au poste à responsabilité et des rapports sociaux conflictuels entre les syndicalistes et la direction générale, qui reconnaît d’ailleurs la véracité de quatre revendications des syndicalistes. Notamment, le fait d’avoir nommé un expatrié au poste de directeur du développement durable, d’avoir supprimer les subventions des syndicats, le non démarrage des négociations triennales sans préavis de grève et le licenciement d’une quarantaine de personnes en quatre ans.

Pour la direction générale, ces actions tiennent sur des fondements solides inhérent à l’expérience avérée de Loïse Tamalgo, le nouveau directeur développement durable et RSE de la Comilog, au mauvais usage des fonds alloués dans le cadre des activités syndicales et aux dérives multiformes de la part des travailleurs licenciés lors de l’exercice de leur activité au sein de l’entreprise.

Sur le dernier point, la direction générale reconnaît avoir licencié 44 personnes pour des fautes lourdes soit 0,2% des effectifs sur quatre ans, alors que sur la même période, 643 personnes ont été embauchées.

D’autres avancées sont légions au sein de l’entreprise et touchent des domaines transversaux, tels que ceux en rapport avec la santé, l’éducation, les infrastructures et l’agriculture qui dans le cadre du déploiement de la RSE ont été financés à hauteur de 6,7 milliards de francs CFA.

« Moanda à un autre visage aujourd’hui c’est grâce à la politique RSE menée par Monsieur Batolo », nous a lâché un employé.  

Dialogue

Face à ces accusations et aux tensions qu’elles créent, des voix préconisent le dialogue. La direction générale, qui dit avoir consacré 150 heures de réunions avec les partenaires sociaux ces deux dernières années, prouve par là sa bonne foi de vouloir « discuter ».

Pour le directeur administratif et financier (DAF), ce temps de réunions « montre l’engagement de la direction générale à dialoguer ». Ce son de cloche n’est cependant pas partagé par tous les syndicats, puisque les discussions en interne en cours laissent transparaître une disparité de positions entre eux sur la conduite de la grève ou l’option du dialogue.

En effet, favorable au dialogue, une partie des syndicats veulent bien se lancer dans la recherche de solutions. D’autres par contre campent sur leur position. Mais pour la majorité des travailleurs que notre rédaction a rencontrée, « les syndicalistes devraient insister sur la communication et le dialogue pour mieux discuter des questions qui sont connues d’avance ».

Par principe, un dépôt de préavis de grève est un appel à la discussion ou aux négociations dans le domaine syndical.

A l’unanimité, les travailleurs et délégués de travailleurs que nous avons rencontré à Moanda invitent les deux parties à aller sur la table de négociations car, a lancé un Délégué du personnel ayant requis l’anonymat, « ce n’est pas dans notre intérêt de rentrer en grève ».

Cette option est assez plébiscitée et présentée comme nécessaire par de nombreux syndiqués, employés de la Comilog qui pour beaucoup, s’étonnent de certaines revendications et ont appris la volonté de faire grève au moment de la diffusion du préavis.

Au moment où nous mettons sous presse cet article, des tractations ont été menées par l’Inspection départementale du Travail de la Lébombi-Léyou.

Ce qui s’est matérialisé jeudi 29 août 2024, par l’ouverture des négociations. Lesquelles suspendent de facto « tout mouvement de grève des travailleurs ». Reste à savoir si les syndicalistes vont suivre la « voie de la raison » comme cela se dit à Moanda. 


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La Redaction

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