Menaces de grève à Total Gabon : Henri-Max Ndong Zué joue la carte de l’apaisement

Alors que l’ONEP menace de paralyser plusieurs sites de production de l’entreprise, le directeur général de Total Gabon a, dans un entretien exclusif accordé au quotidien l’Union, appelé l’ensemble des employés à la responsabilité et au consensus en cette période délicate, malgré l’amélioration récente des indicateurs de performance de l’entreprise.

Extraits

Le climat social est, dit-on, des plus délétères en ce moment à Total Gabon avec une menace de perturbation de vos activités par des employés grévistes. Ces derniers vous reprocheraient d’avoir violé le code du travail. Via l’Onep, ils accusent la direction générale d’avoir déployé le personnel de l’entreprise EMTP en lieu et place du personnel gréviste au sein des sites de l’Ile Mandji, Cap Lopez et Anguille et Torpille en violation des articles 14 et 270 du code du travail en vigueur en République gabonaise. Que répondez-vous à ces graves accusations ?

Henri-Max Ndong Zué : Je tiens d’abord à rappeler que Total Gabon est une entreprise citoyenne respectueuse des lois. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos autorités de tutelle, notamment le Ministère du Pétrole, le Ministère du Travail et le Ministère de l’Economie  qui ne manqueraient pas de nous saisir si elles constataient des écarts par rapport à la loi.

Pour ce qui est du climat social, nous sommes actuellement en discussion avec le syndicat des employés du secteur pétrole, l’ONEP, après avoir reçu une notification de préavis de grève. Dans le contexte économique actuel encore fragile, je crois que nul n’a intérêt à susciter une grève dont les conséquences financières seraient lourdes pour plusieurs parties prenantes et notamment pour nos collaborateurs. Une grève pourrait mettre en danger notre société, qui comme je l’ai indiqué, commence à se redresser après plusieurs années difficiles.

Sur le fond je suis frappé par la nature des demandes de l’ONEP qui portent essentiellement sur la création de nouvelles primes et autres bonus, alors même que, malgré le contexte, nos collaborateurs sont,  d’après des enquêtes indépendantes, parmi les mieux rémunérés du secteur et ont bénéficié d’augmentations de salaires et de versements de primes représentant en moyenne jusqu’à 2 mois de salaire par an sur les 3 dernières années. Par ailleurs, je suis surpris par l’absence de proposition sur les moyens de rendre notre entreprise plus performante ou d’améliorer le dialogue au sein de la société ! Cette manière de faire consistant uniquement à demander sans chercher à contribuer à la réussite de la société ne me parait pas responsable.

Que comptez-vous faire pour mettre fin à ce conflit et rétablir la sérénité au sein de l’entreprise ?

L’une des valeurs clés de notre entreprise est le Respect de l’autre. Cela implique l’écoute, l’ouverture et le dialogue. C’est de cette manière que nous comptons traiter ce conflit. Je salue l’initiative du Ministre du Travail qui nous a réunis pour une séance de travail. Elle a permis de recadrer et de clarifier les points de droit et les sujets qui pourraient faire l’objet de discussions.

Désireuse de ramener la sérénité dans l’entreprise, la Direction de Total Gabon a fait des avancées chaque fois que la question posée paraissait légitime. Ainsi, sur la gestion de carrière, nous sommes prêts à regarder les situations qui seraient anormales ; par exemple celle d’un collaborateur occupant un niveau de poste au-dessus de sa classification hiérarchique. Un autre exemple : au lieu d’une suppression brutale des primes de chantier des collaborateurs affectés à terre après plus de 3 ans sur site, nous avons proposé de les réduire de manière dégressive.

J’ai la conviction qu’une large majorité des collaborateurs de Total Gabon partage l’ambition qui est la nôtre d’assurer la pérennité de notre entreprise, seule garante de nos emplois. Il faut qu’elle s’exprime pour ne pas se retrouver prise en otage avec des lendemains incertains pour leur société.

Votre mot de fin

Total Gabon est à une période charnière de son histoire. Nous, collaborateurs de Total Gabon, sommes très fiers de cette histoire riche de près de 90 ans durant laquelle  nous avons participé à plus de 80% des découvertes réalisées au Gabon. Notre responsabilité est de continuer à faire prospérer cette entreprise pour transmettre ce bien aux générations futures. Il ne saurait être question d’hypothéquer le futur de notre entreprise.

apropos de l auteur

La Redaction

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