DIG/ Mis en quarantaine lundi par ses voisins du Golfe (Arabie Saoudite, Égypte, Émirats arabes unis et Bahreïn) pour soutien au terrorisme, le Qatar pourrait avoir beaucoup à perdre de cette crise diplomatique majeure au Moyen-Orient. À l’annonce de la fermeture d’ambassades, se sont ajoutées les mesures de rétorsions économiques.
Première conséquence: la suspension par l’Égypte et six compagnies aériennes du Golfe des vols vers Doha, obligeant la compagnie Qatar Airways à rallonger ses nombreuses routes vers l’Europe et les Amériques en raison de la fermeture de l’espace aérien saoudien.
Si peu de ressortissants du Qatar vivent et travaillent dans les pays voisins, la fermeture du seul accès terrestre au Qatar, via l’Arabie saoudite, affectera les importations de biens de consommation, et notamment de produits alimentaires, dont Doha dépend à hauteur de 40%.
Riyad et les Émirats arabes unis ont annoncé lundi la suspension de leurs exportations de sucre à destination du Qatar, une denrée pourtant incontournable en plein ramadan.
À Doha, des habitants ont pris d’assaut les supermarchés, affolés par le blocus de facto imposé par l’Arabie saoudite sur les produits alimentaires. Le lait, le riz ou le poulet ont rapidement disparu des rayons. Pour tenter de rassurer la population et éviter que la panique ne se répande, le gouvernement a publié un communiqué assurant que les voies maritimes et aériennes resteront ouvertes aux importations.
Les exportations du Qatar, notamment la machinerie, les équipements électroniques ou le bétail passant par la frontière terrestre avec l’Arabie saoudite, pourraient également être lourdement affectés.
Les services, notamment le secteur touristique, pourraient eux aussi être touchés de plein fouet. Les Saoudiens fêtent souvent au Qatar leurs vacances de l’Aïd el-Fitr, après le mois de jeûne du ramadan, qui a commencé il y a dix jours. Mais avec l’interdiction faite aux citoyens saoudiens de traverser la frontière, de nombreux chauffeurs de taxi asiatiques qui dépendent des touristes se verraient pénalisés.
L’Arabie saoudite a également fermé lundi les bureaux de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera. Plusieurs banques égyptiennes ont également suspendu les transactions avec leurs consoeurs qataries. La Bourse de Doha a accusé le coup lundi, clôturant en baisse de 7,58%.
Le Qatar a réagi avec colère, en accusant à son tour ses voisins de vouloir le mettre «sous tutelle» et de l’étouffer économiquement.
(Source: Le Figaro)