Nicolas Nguema : « Le Gabon traverse une crise éthique et non économique »

DIG/ La rédaction de Directinfosgabon vous livre l’analyse de ce magistrat sur la morosité économique actuelle du pays.

Tandis que certains « illustres » économistes gabonais se dispensent d’analyser la situation économique du pays en vue éclairer la lanterne de l’opinion publique, le magistrat Nicolas Nguema a enlevé sa toge provisoirement pour revêtir le manteau d’un économiste, au cours d’une récente émission télévisée.

Selon ses propos, au delà de la crise internationale qui secoue les pays de la sous région, le Gabon serait entrain de subir une crise éthique et non économique au regard du niveau élevé des recettes budgétaires exceptionnelles collectés depuis le choc pétrolier de 1974.

Pour apporter plus d’éclaircissement sur cette question, il s’appuie sur les chiffres issus des recettes fiscales obtenus auprès des opérateurs économiques de poids du pays ces dernières années.

Au cours des trois dernières années, révèle-il, 400 millions de dollards (250 milliards de FCFA) ont été collectés auprès de la compagnie pétrolière Total Gabon au titre de redressement fiscal. Et près de 300 millions de dollards soit 150 milliards tirés de la compagnie Addax Petroleum au même titre.

Aussi le bonus de signature d’un contrat entre le gouvernement et la société ENI pour les découvertes et de gaz en off shore aurait généré un montant de 150 millions de dollards soit 75 milliards.

Au grand regret de tous, il estime que ces fonds vont très rarement dans les caisses de l’Etat. D’où sa perception de cette crise comme étant éthique et non économique. Cette crise éthique se caractérise par l’irresponsabilité des décideurs politiques dans la gestion de la cité et le manque d’intérêt à satisfaire les attentes de la population.

Il dénonce également l’incapacité du gouvernement à résoudre les problèmes liés à la construction et la réhabilitation des universités et écoles, le logement, les infrastructures routiers, la réhabilitation et l’approvisionnement des structures hospitalières et l’assainissement et l’entretien de la ville, la fourniture du matériel de fonctionnement dans les administrations publiques etc, au profit des besoins futiles et d’estime des hautes personnalités du pays.

Poursuivant son raisonnement, il emprunte le discours de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite qui soutient que la majorité de recettes du pays profitent à une minorité de mains invisibles.

De ce fait, malgré les difficultés de trésorerie du pays, il réfute toute assimilation de la situation actuelle à une crise économique mais plutôt à « une gestion calamiteuse des ressources budgétaires et détournements de fonds ».

D.B.M

(Source : ECHOS du Nord )   

 

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