Nouveau Code du Travail : Pourquoi les travailleurs n’en veulent pas ?

DIG/ Les organisations professionnelles des travailleurs (OPT) ont décidé, le jeudi 16 janvier 2020, lors d’un point, d’entrer en grève générale d’avertissement sur toute l’étendue du territoire national, du 23 au 27 janvier 2020 prochain dès 00h01 minute, pour contraindre le gouvernement à retirer le projet de Code du Travail qu’il s’apprête à transmettre au parlement.

La vingtaine d’organisations professionnelles des travailleurs dénoncent un « élan capitaliste et esclavagiste » du projet de Code du Travail qui pourrait entrer en vigueur sous peu, mais aussi le « refus du gouvernement de rassurer les travailleurs sur la prise en compte des amendements et réformes apportés par les organisations professionnelles des travailleurs » depuis le mois d’aout 2019.

Les syndicalistes expliquent que, comparativement au Code du Travail en vigueur, l’employeur devient maître du contrat de Travail du travailleur. Il peut décider de le rompre dans le cadre d’une situation individuelle ou collective sans l’autorisation de l’Inspecteur du Travail. Il peut décider, sans faute commise par un employé, de rompre le contrat de Travail si ce dernier refuse que l’un de ses avantages acquis (salaire, indemnité ou prime) soit remis en cause par l’employeur. Ce qui rend le CDI inutile.

Danger* Dans le cadre des licenciements collectifs, le Code en vigueur protège le travailleur. Si l’employeur veut faire un licenciement économique même d’un seul travailleur, il doit demander l’autorisation à l’inspection du travail en soumettant les éléments justificatifs de ce licenciement.

Or, le projet du nouveau Code donne la toute-puissance à l’employeur de décider de licencier de manière économique ou pour des raisons économiques une cinquantaine de travailleurs sans qu’il ait besoin de demander l’autorisation de l’Inspecteur du travail. L’employeur devient celui qui décide de sa rupture. Le contrat et les acquis sont fragilisés.

En outre, s’inquiètent les organisations syndicales, ce projet de Code du Travail ne prévoit  aucun mécanisme qui donne à l’inspecteur du travail le pouvoir de faire respecter et de faire exécuter les lois en matière de Travail et de sécurité sociale.

Entendu qu’une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale, les syndicalistes exigent du gouvernement l’organisation d’une plénière tripartite et l’aboutissement à un projet de Code du Travail qui prenne en compte les amendements et réformes des travailleurs.

Ils préviennent que tout retour à la sérénité dans tous les secteurs d’activités du parapublic et du privé en république gabonaise est conditionné par la satisfaction de cette revendication.

Cyriaque Ngoma

 

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La Redaction

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