DIG/ Le président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), Rafael Tsung Nsue a dénoncé vivement, lors de la 9e réunion annuelle de concertation de la Cobac avec la profession bancaire et financière qui s’est tenue le 20 juillet 2017 à NDjaména, une pratique en cours dans le milieu bancaire mais tabou qu’il a qualifié de ‘’crédit politique’’ ou ‘de « crédit par lettre recommandée’’.
Cette pratique consiste, a t-il expliqué, à octroyer un crédit à une tierce personne grâce sa position politique ou sociale sans mesurer les risques d’insolvabilité qu’elle peut présenter.
Resté plusieurs années durant banquier, le président de la Cosumaf affirme avoir vu se développer cette pratique qui explique pourquoi beaucoup de crédits sont non-remboursés par les emprunteurs.
« Seuls les agents d’établissements de crédits et les signataires des dossiers, murés dans le secret bancaire, connaissent bien ce dont il est question. Une complaisance qui n’honore pas le banquier entré en collusion d’intérêts avec certains milieux politico-administratifs », a-t-il fustigé.
Selon lui, cette pratique risque, à terme, d’entraîner de graves déséquilibre des comptes bancaires en cas de montant cumulés élevés.
Ghislain C. Mboumba