Tribune libre
« Récemment, dans un devoir de justification des réalisations du Plan d’accélération de la Transformation (PAT) sur la période 2021 à 2023, Yves Sylvain Moussavou, le Secrétaire exécutif de cet ambitieux programme a effectué un bilan plutôt élogieux de ce programme.
Si certains points ont notablement connu des avancées significatives, d’autres, à l’exemple de celui de la CNAMGS, du prix du pain, des emplois dans le cadre du projet Belinga et de l’enveloppe due aux localités suscitent des interrogations.
Presque arrivé à maturité, le Plan d’accélération de la Transformation (PAT) piloté par Yves Sylvain Moussavou s’est imposé il y a quelques jours, dans un hôtel de la place, un bilan.
Si celui-ci est pour le Secrétaire exécutif du PAT assez élogieux, au regard des réalisations plutôt positives énumérées, les réussites de certains points ne font pas l’unanimité. C’est le cas de celles en rapport avec la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) qui en trois ans, a, d’après Yves Sylvain Moussavou, impacté plus de 10 millions de bénéficiaires à travers le pays. Or, la population gabonaise n’est estimée qu’à 2,2 millions d’individus selon la Banque mondiale.
Concernant la lutte contre la cherté de la vie, le Secrétaire exécutif du PAT fait mention d’une mobilisation financière de 7 milliards de francs CFA pour maintenir les prix de la baguette de pain à 125 francs CFA.
Problème : dans les quartiers, le prix du pain est de 150 francs CFA depuis la crise qui a impacté ce secteur en 2022. Laquelle a fait grimper le prix de ce produit de 25%. Une réalité qu’il est possible de mesurer sur le terrain, notamment chez les détaillants du quartier.
En termes d’emploi, 1600 emplois directs et indirects auraient été créés lors de la première phase d’exploitation du projet Belinga selon le même orateur.
Dans les villes environnantes au projet, c’est-à-dire à Makokou, Booué, Mékambo pour ne citer que celles-là, le chômage bat toujours son plein. Mieux, Belinga, présenté comme le projet du siècle en termes de création d’emploi, n’a pas tenu toutes ses promesses.
Entre RSE boiteuse et perspectives économiques et sociales floues, le projet ne donne aucuns signal reluisant pour la dynamique économique de la province de l’Ogooué-Ivindo.
Près d’un an après le lancement des activités de ce projet, son impact est matière à caution. Sur le terrain, dans les villes impactés par le projet, Belinga ne convainc pas.
Quant au dernier point, le développement des localités, si celui-ci est une louange longtemps chantée par le président de la République sortant, Ali Bongo Ondimba, il manque de concrétisation sur le terrain.
Pour preuve, on peut lucidement s’interroger sur les réalisations ayant été impactées par l’affectation des 2 milliards de francs CFA par province annoncé par Yves Sylvain Moussavou pour le développement des localités.
D’autant plus que du Nord au Sud du pays, de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre, les mêmes réalités de sous-développement des localités et les mêmes infrastructures vieilles de mathusalem ornent toujours la vieille beauté de ces localités. A quoi a réellement servi cet argent ?
Si on peut donc reconnaître au programme sa capacité de résilience et son attrait pour la diversification de l’économie gabonaise et son attrait pour le développement du pays, certaines réalisations manquent de preuve sur le terrain ».
Michaël Moukouangui Moukala
Journaliste Spécialisé en Économie et Environnement
Spécialiste en Communication des Entreprises