DIG/ Face au mutisme affiché par le gouvernement, la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) a décidé, le 30 mars 2021, à la faveur d’une assemblée générale tenue à l’esplanade du Ministère du Budget et des Comptes Publics, de reconduire leur grève générale illimitée déclenchée le 22 mars 2021.
Les agents grévistes reprochent au gouvernement le non versement de la prime de performance budgétaire (PPB) du mois de février en raison, dit-on, du rendement jugé insuffisant de ces agents publics ; la non mise en place du comité d’administration mixte paritaire, et de la commission ad hoc de révision de certaines dispositions querellées.
Les syndicalistes accusent également le gouvernement de violer l’article 16 de son propre décret qui prévoit que l’évaluation de la performance est effectuée une fois par trimestre.
« Il est reproché au gouvernement la violation du décret n°00429/PR/PM du 24 décembre 2020 instituant une Prime à la Performance Budgétaire qui, rappelons-le, a été rédigé unilatéralement par ce même gouvernement. Assez curieux n’est ce pas ?
Le gouvernement s’appuie sur les dispositions de l’article 8 dudit décret pour justifier le non-paiement. Mais il ne parle pas des dispositions des articles 16 et 20 qui doivent faire l’objet d’une application préalable avant le respect de l’ensemble des dispositions.
Que disposent ces articles 16 et 20 ? L’article 16 dispose que « pour la gestion de cette prime il est créé un Comité d’Administration dont la mission est de s’assurer de la bonne application du décret, d’évaluer trimestriellement du niveau des recettes(…) », indique le porte-parole de la Fecorefi, Sylvain Ombidha Talheywa. Avant de poursuivre :
«Le comité d’administration n’a jamais vue le jour et le gouvernement s’autorise d’évaluer unilatéralement le 2ème mois du 1er trimestre en violation flagrante de l’article 16.
Mieux, l’article 20 dispose que des textes d’application seront pris, en tant que de besoin, pour l’application dudit décret. Question : Comment le gouvernement peut-il vouloir se prévaloir de l’article 8 en violent délibérément les dispositions principales à la bonne application du décret ?.
Depuis le 19 mars à ce jour, plus aucun contact et ce, malgré la saisine qui leur a été faites à l’issue de la réunion des leaders syndicaux.
Le gouvernement ne bouge pas d’un iota bien que la démonstration leur a été faite qu’il s’est fourvoyé lui-même. N’est ce pas là le résultat de l’autarcie dans lequel certains ministres se sont enfermés ».