DIG/ L’ampleur des dégâts du scandale du Kevazingo sur la filière forêt-bois pour les entreprises utilisant le port d’Owendo atteint un niveau des plus inquiétants, selon l’Union des forestiers industriels du Gabon et aménagiste (Ufiga).
En termes d’emplois, 373 des 5184 Gabonais employés par les sociétés membres de l’Ufiga sont au chômage technique. Ils ne perçoivent désormais plus que 50% du salaire de base.
Prés de 760 devraient rejoindre leurs rangs, d’ici une semaine, alerte le syndicat regroupant 15 sociétés affiliées.
Plusieurs sociétés ont perdu un mois et demi de réserve de trésorerie, a indiqué, le 27 mai 2019 au cours d’un point de presse, Françoise Van de Ven, déléguée générale de l’Ufiga.
Les forestiers industriels et aménagistes ont aussi relevé les risques judiciaires quant au non-respect des contrats de livraison avec les clients internationaux, et la perte potentielle des débouchés à l’étranger pour les produits gabonais.
« Depuis de nombreux mois, l’activité économique de nos membres s’est fortement dégradée, suite au dossier Kévazingo, dans lequel aucun de nos membres n’est et n’a, à aucun moment, été sous enquête.
Les activités d’empotage à l’export (chargement du bois dans les conteneurs) ont été, de nouveau suspendues, depuis le 1er mai 2019. Pas un seul agent des Eaux et Forets et des Douanes ne veut apposer un cachet sur un quelconque document d’exportation du bois, ni un bordereau pour faire bouger une grume.
Même les grumes, arrivées par train et qui ont été déchargées dans le parc Setrag à Owendo, ne peuvent faire l’objet d’une évacuation par camion vers les unités de transformation, qui se trouvent à Owendo » a déploré Van De Ven , qui fait état de 12 000 mètres cubes de grumes sur le parc Setrag et Owendo.
L’Ufiga a invité le gouvernement à prendre des dispositions efficientes pour que les 5 000 salariés du secteur forestier ne grossissent pas les rangs des chômeurs.
Brice Gotoa