DIG/ « Accusé » par son collègue des Mines, Christian Magnagna, de dissimuler « inexplicablement » les chiffres sur le production de l’or au Gabon et minimiser son poids dans l’Economie gabonaise, le ministre de l’Economie, de la Prospective et de la Programmation du développement a vertement réagi à cette mini-polémique dans un entretien accordé, le 4 janvier 2019, au quotidien L’Union.
Selon Jean-Marie Ogandaga, il n’y a aucune volonté de mettre le voile sur ce secteur d’activités. Bien au contraire, s’est-il défendu.
« Je vois que la question de l’importance relative du secteur des mines dans notre économie a suscité, ces derniers temps, quelques incompréhensions. A cet égard, je voudrais d’abord donner quelques précisions. L’activité minière dans notre économie repose sur l’exploitation du manganèse et celle de l’or.
La production, les ventes, l’investissement et le niveau de l’emploi de ces deux branches d’activité sont régulièrement suivis, par le Ministère de l’Economie, à travers les enquêtes de conjoncture et le Tableau de Bord de l’Economie.
Les informations statistiques communiquées sur ce secteur économique proviennent, pour l’essentiel, des opérateurs régulièrement installés et de l’administration sectorielle, notamment pour le volet artisanal. Ces données chiffrées, régulièrement publiées, n’ont jamais fait l’objet d’une contestation de la part de l’administration sectorielle concernée, qui en est à la fois productrice et utilisatrice, particulièrement dans les études.
Maintenant, sur la contribution du secteur minier dans le produit intérieur brut, je voudrais vous confirmer qu’elle tient bien compte à la fois du manganèse et de l’or. Cependant, du fait de sa faible production, la valeur ajoutée de l’activité aurifère est très marginale. Ainsi, l’évolution du niveau d’activité des mines est très fortement influencée par le comportement de la branche manganèse ; ce qui peut donner l’impression à certains de nos compatriotes que l’activité aurifère est ignorée dans l’élaboration et les prévisions des comptes agrégés de ce secteur.
Il me semble également important d’indiquer que, sur le plan méthodologique, le poids relatif du secteur minier (comme pour tout secteur d’activité) dans le PIB total dépend de l’évolution de sa production et de ses prix de vente, ainsi que de la dynamique du PIB global. Or, les prix du manganèse ont entamé une forte chute depuis 2014 qui a entraîné une baisse de la production (arrêt de certains sites de production comme celui de Ndjolé) et des exportations en valeur.
Dans le même temps, le produit intérieur brut global est resté orienté à la hausse. Dans ces conditions, le poids relatif du secteur minier dans le PIB global était de 3,1% en 2016 (contre 4,2% en 2010) pour une contribution relative de la production aurifère évaluée à 0,16%. » Voilà qui est dit.