Taxe de 2 % sur les retraits bancaires : Les arguments alambiqués du gouvernement

DIG/ Le projet de loi instituant une taxe à 2% sur les retraits bancaires ne finit pas de susciter la controverse dans l’opinion. A telle enseigne que le gouvernement est soupçonné de vouloir, par un habile subterfuge, ponctionner dans le portefeuille des ménages et des opérateurs économiques pour renflouer ses caisses.

Acculé, l’exécutif multiplie les argumentaires en brandissant la « carte de la Covid-19 et de la lutte contre l’informel » pour justifier cette nouvelle imposition jugée inopportune par plus d’un observateur.

« La monnaie physique présente des risques sanitaires mis en évidence par la pandémie de la  Covid-19. Sur le plan économique, les transactions basées sur la monnaie physique sont difficiles à contrôler et favorisent l’économie informelle.

En aucun cas cette taxe ne peut être assimilée comme une ponction sur l’épargne des Gabonais.

Nous avons programmé 0 FCFA supplémentaire lié à l’implémentation de cette nouvelle disposition. Notre objectif n’est pas de gagner de l’argent.

Il est important de souligner que les ménages aux revenus modestes ne seront donc absolument pas impactés par cette mesure.

Ceux qui seront sans doute les plus impactés sont les commerçants, qui brassent beaucoup d’argent liquide. Il leur sera demandé désormais de passer leurs transactions via chèque, virement bancaire, cartes de paiement ou encore mobile money.

Il est important de rappeler qu’aucun opérateur ne pourra refuser un paiement sous prétexte qu’il n’accepte que de l’argent physique. Les contrevenants s’exposent à de lourdes sanctions.

L’objectif de cette taxe est donc d’accélérer le changement d’habitude des usagers, en les incitants économiquement à privilégier les transactions numériques ou traçables (chèque) », se justifie le ministère de l’Economie.

Préalable

Selon un rapport de la Banque mondiale, le commerce informel représente près de 50 % de l’économie nationale.

Avant d’instaure une telle taxe, le gouvernement, de l’avis de plusieurs observateurs, aurait du rendre obligatoire le règlement par terminal de paiement électronique (TPE) dans tous les commerces ou via monnaie électronique ( Aitrel money, Mobicah…).

Et cela à condition de disposer d’une plateforme électronique fiable capable de supporter un tel trafic. Ce qui n’est pas donné d’avance au vu de la défaillance technique de certains terminaux (TPE)  installés dans les grandes surfaces commerciales.

De plus, si le gouvernement se défend de ne pas vouloir augmenter son niveau de recettes il n en demeure pas moins que l’argent collecté via les banques sera reversé au Trésor.

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La Redaction

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