DIG/ Après 11 jours d’une grève d’avertissement aux conséquences financières non encore évaluées, les employés de Total Gabon regroupés au sein de l’Onep ont décidé de suspendre leur mouvement d’humeur, le temps de favoriser les négociations sous l’égide du ministère du Travail.
Le travail a donc officiellement repris au sein de l’entreprise pétrolière, le vendredi 20 juillet 2018, même si l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), par la voix de son secrétaire général adjoint Sylvain Mayabith Binet, regrette qu’aucune discussion n’a eu lieu avec Total Gabon depuis le début de la contestation.
«Total Gabon a mis en lieu et place des employés grévistes des travailleurs de sociétés extérieures, ce qui fait que au fil de la grève les discussions n’ont pas repris et le cahier de charge n’a pas avancé à l’appréciation des travailleurs. Nous avons saisi l’administration du travail pour dénoncer les violations du droit du travail, mais cette dernière est restée silencieuse. Nous avons saisi le tribunal de première instance de Port-Gentil. Les procédures traînent. Et les 15 jours de grève allant à leur fin, nous avons jugé utile de suspendre notre mouvement de grève et de reprendre nos postes de travail afin que les sociétés extérieures libèrent les postes. Si dans les jours qui viennent, Total Gabon continue à rester silencieuse, nous, étant déjà sur les installations, nous allons reconduire la grève pour une durée de 4 jours pour compléter les 15 jours de notre préavis de grève», a indiqué Sylvain Mayabith Binet.
Le mouvement d’humeur déclenché le 9 juillet 2018 par les employés de Total Gabon syndiqués à l’Onep trouve son origine dans les craintes (justifiées ou pas) d’un nouveau plan de restructuration.
La puissante centrale syndicale demande notamment un bonus pour les salariés dans le cas où Total Gabon vendrait ses actifs partiellement ou entièrement.
Une éventualité de départ que la filiale du groupe français a toujours écarté réaffirmant son ancrage durable au Gabon à travers « juste », indique t-elle, un recentrage de ses activités qui laisse prêter, regrettent certains hauts cadres de l’entreprise, à des soupons de départ sur la pointe des pieds.
En effet, en 2017, le groupe français avait annoncé une réduction de ses activités au Gabon, avec la cession d’activités pour quelque 350 millions de dollars à la société franco-britannique Perenco.