Transfert et réception de fonds via Western Union et MoneyGram : Les explications de Mays Mouissi

DIG/ Interrogé par notre confrère Gabon Media Time sur les difficultés constatées depuis plusieurs semaines dans le transfert et la réception de fonds via Western Union ou MoneyGram, l’analyste-économique Mays Mouissi a esquissé les raisons de ces blocages. (Extraits)

« Les difficultés de transfert ou de réception de fonds via Western Union ou MoneyGram sont la partie émergée d’un problème bien plus large qui affecte également les flux internationaux de l’ensemble des établissements bancaires. Il s’agit de la raréfaction des devises, c’est-à-dire du stock de monnaies étrangères, dans le système bancaire et financier sous-régional.

Il est utile de rappeler que les transactions internationales dont l’émission ou la réception est faite dans une devise étrangère ne peuvent être réalisées que si l’intermédiaire financier qui vous accompagne dans cette opération possède des devises. Pour avoir les devises qui sont indispensables à leur activité, Western Union, MoneyGram et Ria sollicitent les banques commerciales. Celles-ci malgré leur bonne volonté, sont incapables de satisfaire totalement leurs clients à cause de la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC) qui a fortement durci les conditions d’accès aux devises auprès de la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC).

Les quotas journaliers que vous observez chez Western Union, MoneyGram et même dans certains établissements bancaires obéissent à une contrainte de trésorerie évidente. Dans un contexte de raréfaction de devises, ces établissements ne peuvent servir leurs clients au-delà de ce qu’ils possèdent. Les responsables de ces structures ont certainement dû mettre en place ces restrictions pour assurer un service minimum.

Au lieu d’expliquer cela aux usagers, je constate avec regret que les responsables des agences de transferts préfèrent expliquer l’impossibilité de réaliser certaines opérations par des problèmes de connexion récurrents. Ce n’est pas crédible. Je pense que les Gabonais sont assez matures et intelligents pour comprendre ce qu’est une absence de devise ».

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La Redaction

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