DIG/ Objet de toutes les convoitises et de tous les fantasmes après le duel au couteau entre le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet et l’ancien ministre d’Etat Bruno Ben Moubamba pour son contrôle exclusif, l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre est pourtant au bord… du sinistre avec des arriérés de salaires qui plombent son fonctionnement.
En effet, les 170 agents en poste ne perçoivent pas leurs salaires depuis quatre mois. Une situation insupportable, déplorable et incompréhensible pour une administration dont l’activité rapporte, dit-on, beaucoup d’argent dans les caisses de l’Etat.
Selon des sources proches des délégués du personnel qui ont déposé un préavis de grève sur la table de la direction générale, cette situation est liée aux difficultés de trésorerie que connait l’Agence. Des difficultés consécutives à une gouvernance approximative qui mérite d’être passée au peigne fin.
Financées par une ristourne de 30% sur les frais de cession de parcelles (70% revenant au Trésor public), les salaires et les autres charges de fonctionnement de l’Agence (celle-ci ne bénéficie pas de subvention de l’Etat), ont du mal à être supportées actuellement. Résultats de course : les salaires des agents ne sont plus payés depuis août 2017 !
Négligence* Les difficultés financières de l’Agence seraient bien connues du Conseil d’administration et des autorités de tutelle en tête desquelles le ministère en charge de l’Habitat, le délégué auprès du Premier ministre en charge des Affaires foncières, et les Comptes publics.
« La situation est tellement grave que même l’encre et le papier pour l’impression des documents comme les plans de bornage et autres avis d’affichage, sont devenus des produits rares », nous confie un cadre en service.
Selon certains agents, si les salaires ont cessé d’être réguliers à partir du mois de mai 2017, les signaux de la crise se dessinaient depuis, avec l’arrêt des prestations à caractère social comme la CNSS etc,. Ce qui, d’ailleurs, avait provoqué le mouvement de grève déclenché en juillet 2017.
Le mouvement- on se souvient- avait été suspendu à la suite des de négociations ayant abouti au paiement d’un mois de salaire, en plus d’un engagement de la direction générale de l’Agence à suivre et à respecter le cahier de charges, après l’avoir présenté aux autorités de tutelle.
Mais depuis lors, plus rien ! Malgré les propositions de sortie de crise présentées aux ministères de tutelle (Affaires foncières, Comptes publics et Habitat), notamment la révision de l’Arrêté qui alloue à l’Agence 30% des recettes issues des cessions de terrains.
Cette révision, à la hausse, devait permettre à l’ANUTTC qui ne bénéficie pas de subvention de l’Etat, de faire face aux charges de fonctionnement notamment le paiement des salaires des près de 170 agents qui la composent.
Malheureusement pour les agents, personne ne semble lever le petit doigt. A-t-on besoin que les agents des organismes publics déclenchent d’abord des mouvements de grève ou perturbent l’ordre public pour qu’ils soient entendus ? Pourquoi l’ANUTTC qui fait rentrer suffisamment d’argent dans les caisses de l’Etat ne pourrait pas bénéficier, par exemple, d’une subvention spécifique ou d’une allocation des ressources exceptionnelles quand on sait que ses agents participent largement à la hausse des recettes publiques ?