DIG/ Malgré les réformes opérées pour une plus grande transparence dans l’attribution des marchés publics au Gabon, les habitudes semblent perdurer au grand dam… du Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba qui avait affirmé en 2012 lors d’une interview accordé à l’hebdomadaire Jeune Afrique, leur disparition.
Selon les statistiques de la Banque mondiale, 7 marchés publics sur 10 ont été ont été attribués de gré à gré au Gabon en 2015.
Une situation qu’a fortement déploré le représentant-résident de la Banque mondiale au Gabon Sylvie Dossou, arrivée en fin de mission.
« Dans les périodes de crise les ressources se raréfient, aussi, il est crucial pour le gouvernement de faire preuve de toute la transparence possible dans la gestion des finances publiques. Nous pensons qu’une plus grande transparence dans l’attribution des marchés publics, grâce à des procédures de passation de marché plus compétitives, est indispensable. En 2015, 71% du montant total que représentent les marchés publics a été attribué par entente directe », a indiqué Sylvie Dossou.
Pour l’économiste Mays Mouissi, passer des marchés par entente directe revient à conclure un marché avec un tiers sans appel d’offres.
« De façon générale en 2012, sur 713 marchés publics identifiés dans le courrier de l’ancien Premier ministre Ndong Sima, 328 ont été attribués par entente directe toutes administrations confondues (soit 46%). Plus impressionnant encore, sur 1634 milliards FCFA de marchés publics identifiés en 2012, 905 milliards FCFA ont été attribués sans appel d’offres (soit 55%). Au regard de ce qui précède, qu’est ce qui peut expliquer que la majorité des marchés publics gabonais soient attribués selon une procédure censée être exceptionnelle ? » s’était-il interrogé.