Aganor : Un arrêté à polémique, un bilan mitigé en 6 ans

DIG/ L’arrêté n°1080-20 publié, le 16 juillet 2020, par l’Agence gabonaise de normalisation (Aganor), et qui fixe désormais, à partir de janvier 20201, les conditions d’application de l’évaluation de la conformité aux normes des produits, ainsi que l’entrée en vigueur des contrôles suscite colère et incompréhension chez les opérateurs économiques de la branche Import-export.

En effet, contrairement à l’arrêté n°053 du 25 janvier 2016 qui visait uniquement les produits importés tels que les matériaux de construction ; les appareils électriques et électroniques ; les produits cosmétiques ; les appareils médico-chirurgicaux et les jouets, le nouvel arrêté soumet désormais à l’évaluation de la conformité tous les produits importés et exportés dans notre pays à l’exception des produits alimentaires.

« Tout en reconnaissant, une fois de plus, le bien fondé du Programme gabonais d’évaluation de la conformité, la CPG a émis des réserves sur l’application de l’arrêté du 16 juillet 2020, principalement sur l’extension des produits pour lesquelles il sera désormais exigé un certificat de conformité aux normes à l’importation et à l’exportation », indique le président de la CPG, Alain Bâ Oumar.

Risques * Pour les opérateurs de la branche Import-Export, la nouvelle disposition de l’Aganor comporte de nombreuses contraintes avec une augmentation des coûts supportés par ces derniers. Lesquels pourraient se répercuter sur le consommateur final.

Selon eux, 6 ans après la mise en œuvre du Programme gabonais d’évaluation de la conformité (Progec), les objectifs de départ sont très loin d’avoir été atteints.

En effet, quatre mandataires tous basés à l’étranger effectuent, pour le compte de l’Aganor 100% des contrôles, et délivrent aux importateurs gabonais des certificats de conformité.

Ces certificats, initialement prévus d’être supportés par les fournisseurs à l’étranger, s’avèrent être systématiquement à la charge des opérateurs économiques importateurs qui acquittent ces frais en devise étrangère.

De plus, la délivrance du certificat de conformité avant embarquement rallonge le processus d’importation à minima de 15 à 30 jours.

« Les normes sont d’essence internationale et il est connu que les produits sont certifiés pour une durée déterminée. Dans ces circonstances, comment donc justifier l’obligation faite de payer des frais de certification systématiques pour chaque importation d’un même produit dont la certification est encore valable.

Aucun laboratoire national n’a été mis en place ; ce qui aurait pourtant permis de réduire considérablement les délais évoqués ci-dessus ainsi que les coûts, in fine, supportés par les opérateurs économiques et répercutés aux consommateurs gabonais. Grâce à ce laboratoire, l’intervention des mandataires se concentrerait sur les biens importés non certifiés dans leur pays d’origine, donnant ainsi une vraie valeur ajoutée pour le consommateur final », s’interroge un importateur.

(Source : L’Union)

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