DIG/ Estimant que le prix Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI) doté de 90 milliards de FCFA et obtenu par le Gabon à la fin du mois de septembre lui aurait été remis sur des bases peu claires, Alain Karsenty, chercheur français au centre de coopération internationale en recherche pour le développement (Cirad) a très vite été recadré par le bureau du CAFI.
En effet, ce dernier affirme qu’il n’y pas de déforestation au Gabon, et que par conséquent, l’effort de conservation ne saurait être le fruit d’une quelconque politique mais des circonstances.
Si ces allégations sont infondées pour la cheffe du secrétariat du CAFI, Berta Pesti, pour l’ancien directeur général de l’Environnement, Louis-Léandre Ebobola Tsibah, elles sont carrément « déplacées ».
« Les arguments avancés par ce chercheur sont totalement irrecevables, à la limite irrévérencieux.
En effet, la faiblesse démographique n’est pas pour nous un atout majeur dans la conservation de nos forêts. Au contraire, si nous n’étions pas responsables, nous aurions pu souverainement transformer toute la forêt gabonaise en permis forestier, comme d’autres l’ont fait ailleurs.
Or, sans chauvinisme aucun, il faut plutôt louer tous les efforts de politiques publiques qui ont accompagné l’exploitation forestière au Gabon durant ces deux dernières décennies. Pour preuve, au milieu des années 90, on aurait pu craindre le pire.
Heureusement qu’en 2001, le Code forestier est venu calmer les appétits de certains opérateurs économiques du secteur, peu soucieux de l’environnement.
Toutes les mesures politiques et administratives sont allées dans le sens de cette norme législative qui à l’époque était déjà avant-gardiste. À ce titre, je salue naturellement la riposte apportée à ce chercheur », a indiqué l’environnementaliste gabonais.
(Source : L’Union)