DIG/ La décision du gouvernement de fermer la décharge publique d’Alénakiri- arrivée depuis à saturation- a fait réagir plusieurs spécialistes en environnement, notamment Louis Léandre Ebobola Tsibah, expert en Environnement et Développement Durable, et ancien directeur général de l’environnement.
« En générale lorsque l’on prend une telle décision, c’est qu’il y a, en toute logique, une alternative idoine. À ma connaissance, nous avons officiellement deux décharges reconnues sur Libreville et Owendo.
Il s’agit de la décharge municipale de Mindoumbé qui reçoit les déchets des communes de Libreville et celle d’Akanda. La seconde est plutôt privée, exploitée par Sanivit du côté d’Alinakiri et dédiée, entre autres, aux déchets municipaux d’Owendo. Ces deux exutoires ne répondent à aucune norme environnementale en la matière.
Comme un peu partout ailleurs, il s’agit de simples dépotoirs aménagés pour recevoir la production journalière de déchets des centres urbains. Je ne souhaite pas revenir sur certains antécédents liés à l’exploitation de la décharge d’Alinakiri.
Mais il est certain que sa fermeture pourrait plutôt déplacer un problème au lieu de le régler. En effet, Mindoumbé qui reçoit déjà environ 85% de mise en décharge du Grand Libreville devra probablement recevoir la production journalière d’Owendo. Connaissant la situation de la décharge municipale dont le seuil de saturation est depuis longtemps atteint, il n’est pas exclu que les autorités ouvre un autre site.
Ce qui reviendrait à déplacer les problèmes environnementaux et les risques sanitaires d’Alinakiri vers le nouveau site. Qu’à cela ne tienne, une question devrait être tranchée avant la signature d’un protocole de fermeture. En effet, tenant compte du principe pollueur – payeurs, à qui incombe le préjudice écologique lié à l’exploitation de cette décharge ? »
Risque sanitaire
« Les impacts environnementaux générés par les décharges non contrôlées et en cours d’exploitation ont des conséquences parfois inimaginables sur la santé des populations riveraines. En effet, ces dernières mettent en présence des déchets de natures diverses et des populations mixtes, de microorganismes endogènes.
L’hétérogénéité, la présence des matières biodégradables et l’influence des paramètres externes, tels que la pluviométrie sont à l’origine de processus chimiques, physiques et biologiques dont l’action non maîtrisée conduit à la dégradation de l’environnement et au cadre de vie.
De façon régulière, on note une fréquence régulière chez les riverains de décharges, des pathologies provoquées par les odeurs, les pollutions de l’air, de l’eau et des sols.
En réalité, les abords des décharges ne peuvent être habitables sur un rayon d’au moins 5000m qui demeure la distance conventionnelle de base. Or à Mindoumbé, par exemple, la décharge tutoie les habitations depuis longtemps, même si en réalité c’est la ville qui est allée à la décharge et non l’inverse »
(Source : L’Union)