DIG/ L’opération a failli presque passer inaperçue. Pourtant, le gouvernement, à travers le ministère en charge de l’Economie, a réussi à lever, le 7 août 2017, 200 millions de dollars (115 milliards de francs) sur les marchés financiers internationaux, à travers une émission d’obligations.
Selon le ministre de l’Economie Régis Immongault, la totalité des Fonds récoltée ne sera pas consacré à des projets de développement ou d’investissement. Elle sera entièrement affectée au remboursement du solde d’une dette dont le taux d’intérêt était plus élevé.
Cette opération arrangée par la Deutsche Bank est inscrite dans la loi de Finance rectificative 2017. Et elle cadre parfaitement avec le mémorandum économique et financier conclu avec le FMI, a-t-il souligné.
« Ce montant de 200 millions de dollars US correspond au reliquat de notre première émission obligataire internationale de 1 milliard de dollars effectuée en décembre 2007 et arrivant à échéance en décembre 2017. Depuis 2008, nous avons effectué plusieurs opérations de rachats partiels du Bond de 2007 ce qui nous a permis de réduire significativement l’échéance finale et de ne pas être confrontés à un mur de refinancement cette année », a expliqué le ministre.
Risques* Interrogé sur les risques de surendettement auxquels s’expose une nouvelle fois le pays, le ministre s’est montré, comme à son habitude, rassurant et inflexible.
« Je tiens à préciser que cette émission ne vient pas alourdir l’endettement dans la mesure où la totalité des Fonds est affectée au remboursement du solde d’une dette dont le taux d’intérêt était plus élevé. Cette opération rentre dans le cadre de notre stratégie de soutenabilité de la dette présentée au parlement et approuvée par le FMI », a précisé Régis Immongault.
Pourtant, l’opération aurait pu ne pas aboutir, en raison de la décision de Moody’s de dégrader la notation souveraine du Gabon au début du mois de juillet, passant de B1 à B3.
« Il est clair que la décision de Moody’s est survenue à un moment très important pour le Gabon et qu’elle aurait pu avoir des conséquences néfastes notamment sur notre stratégie de financement. Alors que nous commencions à présenter notre programme de relance et le cadre de notre coopération avec le FMI à la communauté financière internationale dans le but de renforcer la confiance de nos partenaires, Moody’s prend la décision de nous dégrader au lieu de soutenir nos efforts. La décision de Moody’s était d’autant plus malvenue qu’elle se basait uniquement sur l’accumulation passée d’arriérés, sujet que nous avons couvert avec beaucoup de transparence avec le FMI et qui constitue un axe prioritaire de notre programme triennal. Face à cette décision, nous avons décidé d’adopter une politique de communication proactive envers le marché et de parler directement aux investisseurs, leur présentant en toute transparence notre situation, les mesures de consolidation fiscale déjà adoptées et leurs résultats et notre plan d’action détaillé. Je pense que nous avons réussi à maintenir la relation de confiance avec le marché malgré cet événement », a conclu, quoique soulagé, le ministre.