Hausse de la Redevance passager : Afrijet s’interroge…

DIG/ La hausse de la redevance passager, annoncée le 27 avril 2021 par le gouvernement, et qui devrait entrée en vigueur en juillet prochain, suscite toujours autant de questionnements chez les transporteurs aériens.

Dans un entretien accordé au quotidien L’Union, l’administrateur général d’Afrijet, Marc Gaffajoli, s’est exprimé, sans langue de bois, sur la question.

« S’il est louable de vouloir moderniser les infrastructures aéroportuaires, la question du mécanisme de financement choisi peut être posée.

Ces redevances, si elles sont définitivement adoptées, vont naturellement augmenter les prix des billets, à proportion. La conséquence immédiate sera une réduction durable du trafic passagers et de l’attractivité de l’aéroport, pendant la période de collecte.

Libreville avait un avantage compétitif certain sur les autres plateformes régionales, avec des redevances passagers raisonnables. Rares sont les compagnies africaines ne l’intégrant pas dans leurs réseaux, en dépit de la démographie du pays, car Libreville était moins gourmande que ces voisines immédiates en termes de redevances aéroportuaires.

Si un réajustement des redevances est possible, je pense toutefois qu’une concertation avec le secteur est nécessaire pour échanger sur le format de ces augmentations et sur leur timing.

L’arrêté mentionne par exemple une double taxe (arrivée et départ) et aussi une extension de la taxe sur tous les aéroports du Gabon. Ces points sont peut-être des problèmes de rédaction. Il y a des ambiguïtés à lever.

A la seule échelle d’Afrijet, les premières simulations représentent toutefois un montant à collecter de 3 Milliards de francs CFA par an, en redevances. Nous versons un montant déjà comparable aux différentes agences en charge de la navigation aérienne, de la gestion de l’aéroport et de la sécurité aérienne.

Si vous ajoutez les 18% de TVA par billet sur le réseau domestique, les compagnies aériennes sont en train de devenir de purs organes de collecte, qui ne coûtent rien aux instances publiques. Ce n’est pourtant pas leur vocation première.

Surenchérir le prix du billet d’une redevance aéroportuaire va amplifier cette tendance et aura, à mon sens, pour conclusion sur le plan national un transfert massif du trafic aérien vers le bateau et le train. La hausse des prix réels fait toujours chuter la demande », prévient le patron d’Afrijet.

 

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La Redaction

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