DIG/ Entrée en vigueur depuis le 15 août dernier, la nouvelle grille des prix de 132 produits de première nécessité (sur 184 prévus) n’est toujours pas appliquée sur le marché.
Aucun document indiquant la nouvelle mercuriale n’est affiché à l’entrée des supermarchés comme l’avait ordonné l’ancien ministre délégué à l’Economie, Noël Mboumba.
Pire encore, la brigade mixte de contrôle, composée des agents de la direction générale de la Concurrence et de la consommation (DGCC) mis en place afin de veiller à l’application de ces prix ne s’est pas encore rapproché des opérateurs économiques exerçant dans la vente des produits de première nécessité, selon les commerçants du marchés Mont-Bouët, le plus grand marché de la capitale.
« Nous sommes au courant de la nouvelle grille mais nous attendons toujours les agents afin qu’il viennent nous expliquer comment cela va se passer. Aucun agent de la DGCC n’est passé par ici », a déclaré un opérateur économique. Une curiosité qui soulève des interrogations.
En effet, on se souvient que le 22 juin 2017, lors de la réunion avec les opérateurs économiques du secteur portuaire, Noël Mboumba avait annoncé, apprendra t-on plus tard, « unilatéralement » et « sans réelle concertation » une mercuriale qui devrait baisser de 15 %, en moyenne, le prix des denrées alimentaires.
L’ex-ministre délégué à l’Economie conditionnait l’entrée en vigueur de cette grille des prix à l’épuisement des stocks actuels, chez les importateurs, grossistes et semi-grossistes.
De leur côté, les membres du Simpex – Syndicats des importateurs et exportateurs du Gabon – émettaient déjà de sérieuses réserves sur l’applicabilité de cette mesure estimant, à juste titre, que « cette nouvelle mercuriale doit faire, au préalable, l’objet des échanges concertés entre les administrations et les opérateurs économiques. On est à l’examen des éléments de cette nouvelle grille car il existe des incohérences dans les hypothèses de l’administration».
Pour de nombreux acteurs de la filière, l’entrée en vigueur de cette mercuriale pourrait même entraîner l’arrêt des importations de certains biens. Avec deux conséquences : le développement du commerce informel, et la pénalisation de certains importateurs ayant des structures de charges plus importantes. L’autre interrogation majeure est de savoir si cette nouvelle mercuriale va contenir des prix pendant longtemps.