DIG/ Selon le magazine français Challenges, plusieurs dirigeants du groupe Bolloré, dont Vincent Bolloré lui-même, vont être prochainement auditionnés à la demande des juges parisiens Serge Tournaire et Aude Buresi, habitués des grandes enquêtes politico-financières.
En effet, les magistrats soupçonnent le groupe Bolloré d’avoir utilisé sa filiale Havas, un géant de la communication, pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains et obtenir, en échange, les concessions portuaires.
Deux pays sont dans le collimateur : la Guinée, où Alpha Condé, conseillé par Havas, a remporté les élections, en novembre 2010, puis a éjecté manu militari le concessionnaire du port de Conakry, Nécotrans, pour confier le marché à Bolloré. Et le Togo où le président Faure Gnassimbé, qui a lui aussi bénéficié du conseil d’Havas, a attribué la gestion d’un terminal à conteneur de Lomé à l’industriel français, juste après son élection en 2010.
A la tête d’un conglomérat présent sur quatre continents dans la gestion portuaire, l’opérateur français a fait de l’Afrique sa terre d’élection.
Présente en Afrique depuis plus de trente ans, Bolloré Africa Logistics gère aujourd’hui, seule ou en partenariat, seize ports maritimes et une vingtaine de ports secs.
Les conditions de l’obtention de la gestion logistique des ports de Conakry et de Lomé, au centre d’une enquête judiciaire, renforcent l’idée que Vincent Bolloré, l’homme qui murmure à l’oreille de certains chefs d’Etat, profiterait de cette proximité pour fructifier ses affaires.
Ces huit dernières années, ses investissements se chiffreraient à deux milliards d’euros ( 1312 milliards de francs CFA), lesquels, se défend-il, lui auraient permis d’acquérir les concessions portuaires incriminées.
(Source : Challenges)