DIG/ Après la réaction virulente des membres de la société civile regroupés au sein du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG), d’autres acteurs, notamment des opérateurs économiques gabonais, ont tenu également à donner leur avis sur la disparition incroyable de 353 conteneurs au port d’Owendo.
C’est le cas de Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) par la voix de son président Emmanuel Marcos ZUE MEYE EYENE que nous avons joint par téléphone.
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Direct Infos : En tant que petit exploitant forestier, comment réagissez à la disparation des 353 conteneurs de Kévazingo mis sous scellés au Port d’Owendo ?
Emmanuel Marcos ZUE MEYE EYENE : C’est un scandale, sans égal, de mémoire des Gabonais. Un tel détournement de biens profitables aux finances publiques « à ciel ouvert » est à marquer dans le prochain livre d’histoire du Gabon.
Si nous considérons qu’un conteneur peut prendre environs 20 m3 et que nous avions proposé à l’Etat de négocier la vente du m3 à 20 millions pour cette cargaison, sachant qu’il s’agit de 353 conteneurs qui représentent environs 7000 m3, nous pouvons aisément dire que l’État vient de se faire délester d’une bagatelle somme de 140 milliards de francs CFA. C’est scandaleux !
Depuis quelques temps, l’Etat cherche à faire un emprunt d’un montant similaire à la Banque africaine de développement (BAD). Mais pourquoi aller chercher dehors ce que nous avions à portée de main au port d’Owendo.
Direct Infos : Qui sont, d’après vous, les premiers responsables dans cette affaire ?
Lors de la rencontre entre le Ministre d’Etat des Eaux et Forêts et ses collègues membres du Gouvernement, Guy-Bertrand Mapangou parlait avec mépris de l’argent du Kévazingo qui fait fantasmer.
Cet acte commis en complicité avec ses services vient contredire ses propos méprisants à l’égard d’une ressource prisée de notre production économique. C’est la preuve qu’il n’est pas à sa place et n’a pas la capacité d’accompagner le Premier Ministre dans sa volonté de relancer l’économie.
Le prix du m3 de Kévazingo ordinaire se vend en Chine entre 50 et 60 millions de FCFA. Si le ministère voulait faire gagner de l’argent à l’État conformément à nos propositions, il pouvait ainsi libérer ces conteneurs moyennant la somme de 20 millions par m3.
Au lieu de cela, ce sont quelques individus qui se sont remplis les poches sur le dos de la nation. En clair, Guy-Bertrand Mapangou et le ministre de l’Economie doivent démissionner et se mettre à la disposition de la justice.
Direct Infos : Et l’autorité portuaire et douanière ? Qui a, d’après vous, donné l’ordre d’exportation de cette marchandise frauduleuse ?
Pour l’exportation des bois, il faut l’établissement d’un bordereau de spécification d’export. Ce document signé du Commandant de Brigade des Eaux et Forêts du port est contresigné par la Douane.
La question qu’il faut se poser est la suivante : Qui a donné l’ordre au Commandant de signer la spécification d’export et qui est celui qui a donné l’ordre aux agents de se retirer de l’enquête menée par le Procureur ?
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