Direct infos Gabon : Mme la ministre, avec le conflit ouvert entre l’Etat et le groupe Veolia, beaucoup d’observateurs craignent une certaine réticence des investisseurs étrangers, notamment français à venir investir au Gabon. Comment pouvez-vous les rassurer ?
Madeleine Berre : Nous nous efforçons aujourd’hui d’améliorer notre climat des affaires. Nous avons mis en place un écosystème qui concourt à son amélioration. Des efforts ont été faits au niveau de la facilitation des marchés administratifs pour créer les entreprises et favoriser les contacts immédiats avec le nouveau guichet de l’ANPI. Nous avons également mis en place le Conseil pour l’investissement qui est une forme de dialogue public-privé qui garantit ce maintien. Le Gabon a toujours été un pays ouvert avec qui les entreprises françaises ont toujours trouvé matière à investir. Des conventions fiscales ont toujours accompagné les investissements français. La situation est difficile, mais nous souhaitions que ces entreprises ne soient pas frileuses. Bien au contraire, qu’elles nous accompagnent dans ces instants difficiles et qu’elles soient sensibles aux efforts que le gouvernement fait pour améliorer leurs situations respectives.
Le président du Mouvement des entreprises de Frances (MEDEF), Pierre Gattaz, a adressé dernièrement une lettre d’avertissement au Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet sur les conséquences négatives de la réquisition de force de la SEEG. Comment avez-vous perçu cette mise en garde ?
Cette lettre a été perçue comme une vraie maladresse de la part du MEDEF. Le groupe Veolia est une entreprise qui est en relation avec le Gabon depuis 1997. Nous avons mis en place des audits pour essayer de voir clair dans la concession depuis 2010. Il se trouve que le président Gattaz écrit au Premier ministre. Ce qui est une maladresse sur le plan diplomatique. Il se trouve également que le président Afrique du MEDEF n’est rien d’autre que Patrice Fonlladosa qui est un des dirigeants du groupe Veolia. On constate que le MEDEFqui est une organisation patronale va se saisir du problème individuel d’une entreprise pour en faire un problème collectif.
Propos recueillis par Brice Gotoa