Comme le laissait présager la mise sous revue de leurs notes souveraines, début mars, l’agence de notation américain Moody’s vient de dégrader la note de long terme du Gabon.
La note de la dette souveraine du Gabon baisse d’un échelon, passant de « Ba3 » à « B1 », chutant ainsi de la catégorie des obligations dites « non-investment grade speculative » à celle, jugée plus risquée, des obligations hautement spéculatives (« highly speculative »).
Dans son rapport, Moody’s met en cause la « détérioration des finances publiques », induite par la chute des cours du pétrole, qui représente un tiers des recettes publiques consolidées et deux tiers des exportations au Gabon.
Selon Moody’s, les recettes du Gabon en part du PIB ont chuté de 4,5 points entre 2013 et 2015. Une baisse des revenus qui affecte les équilibres financiers du gouvernement : en dépit des efforts de maîtrise les dépenses, à travers notamment la baisse des subventions, le déficit fiscal, en termes de cash, devrait atteindre 6 % du PIB en 2016, contre 5 % en 2015 et 1 % en 2014, estime Moody’s, tandis que les besoins de financement du pays ont bondi à 10 % du PIB en 2015 et devraient se maintenir à ce niveau jusqu’en 2017.
Aussi, la part dédiée au paiement des intérêts dans les revenus de l’État devrait atteindre 11 % en 2015, contre 5 % en 2014.
Moody’s a affublé la note du Gabon de perspectives négatives. L’agence de notation estime toutefois qu’une amélioration des indicateurs fiscaux et la disponibilité de des sources de financement externes pourraient l’amener à hausser ces perspectives.
(Source : Jeune Afrique)