Projet prioritaire du Gabon : Oligui se lance dans le bourbier de Bélinga

DIG/ Le lieu de son discours du 31 décembre 2024 a-t-il influencé l’adresse à la nation du président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguéma ?

A Makokoou où il a résidé du 30 au 31 décembre 2024, le Chef de l’Etat a-t-il voulu charmer les populations de la province la plus pauvre du pays en réduisant au passage l’influence de son principal opposant Alain-Claude Blie By Nze ?

En effet, même s’il ne s’est pas encore prononcé ouvertement sur sa participation ou non à l’élection présidentielle de 2025, le président de la Transition a néanmoins fixé le cap des priorités d’investissements pour le Gabon pour les prochaines années.

« Ce soir, je vous annonce les trois  grands projets d’avenir prioritaires pour la République Gabonaise, qui débuteront au cours de l’année 2025.

Il s’agit du port en eau profonde de Mayumba, de la ligne de chemin de fer Belinga-Bouée-Mayumba et du barrage hydroélectrique de Booué. 

Ces différents chantiers seront créateurs de 163.000 emplois pour les jeunes », a-t-il annoncé.

En réalité ces trois grands projets ne sont que le démembrement d’un seul et même projet : celui de l’exploitation du gisement de fer de Bélinga dont le ministre des Mines, Giles Nembé avait, lors d’un interview accordée au quotidien l’Union, énuméré les conditions de son exploitation.

Selon les techniciens du ministère des Mines, la mise en exploitation du gisement de fer de Bélinga va nécessiter des centaines de milliards de francs d’investissements extérieurs.

Lesquelles seront consacrées à la construction d’un port en eau profonde à Mayumba pour acheminer le minerai, d’une ligne de chemin de fer Belinga-Bouée-Mayumba pour son transport et d’un barrage hydroélectrique pour l’alimentation de toutes les infrastructures très énergivores.

Un pari que certains considèrent comme risqué tant l’engouement de l’actuel opérateur, Ivindo Iron, semble s’estomper au vue de la rentabilité réel du projet.

Les conditions d’exploitation

« Dans le cas de Bélinga, une centrale hydroélectrique de 250 à 300 mégawatts nous permettra d’alimenter les opérations de traitement et le chemin de fer, que nous voulons électrique. Initialement, les investisseurs voulaient installer un oléoduc, mais le chef de l’État leur a répondu que non, Belinga devait aussi servir à créer des emplois et un oléoduc en crée peu.

Pour le chemin de fer, le tracé initial défini par le Président Léon Mba et nos pères fondateurs est celui qui a été retenu. Nous voulons un chemin de fer qui aille à Mayumba, ce qui nous permettra de l’utiliser comme une opportunité pour développer le pays et récupérer tous les minerais le long de son tracé.

La troisième infrastructure nécessaire est un port en eau profonde à Mayumba. Pourquoi Mayumba, plutôt que Owendo ou KobeKobe… Owendo est saturé et n’est pas assez profond pour les très gros bateaux,  Kobekobe nous obligerait à traverser un parc naturel, les terrains pour atteindre Port Gentil sont instables…le ratio coût/développement sur Cocobeach n’était pas bon… nous avons regardé tous ces éléments et avons opté pour Mayumba. 

Ceci nous permettra non seulement de récupérer Belinga, mais également ce que nous produirons du côté de Baniaka et surtout de Milingui et les gisements de phosphate de la Nyanga et de limiter l’empreinte du domaine minier sur notre territoire.  Nous sommes aujourd’hui à 4,5% du territoire et voulons préserver notre environnement en le gardant le plus faible possible. 

Il est important de noter que nous ne visons pas juste l’expédition du minerai.  Avec le chemin de fer, nous mettrons en place la fibre optique sur tout le parcours. Une route bitumée double voies de 1 100 km sera également construite le long du chemin de fer, reliant Makokou, Ovan, Booué, Lastourville, Koulamoutou, Ndendé et Tchibanga. Elle servira à la maintenance du chemin de fer, sera entretenue par les opérateurs et permettra d’interconnecter toutes ces villes.

Nous ne disposons pour l’instant pas de centrale hydroélectrique dans l’Ogooué- Ivindo.  Dans le cadre du projet, nous voulons en placer une à Booué d’une capacité de 600 mégawatts. Ce qui est proche de la consommation actuelle du Gabon et représente 3 à 4 fois ce que nous fournit Poubara aujourd’hui et nous permettra de transformer 35% de la production en local selon les très hautes instructions du Chef de l’Etat », avait indiqué le ministre des Mines Gille Nembé.

Où trouver l’argent ?

« Plusieurs investisseurs sont intéressés et prêts à mettre de l’argent sur la table. Je ne vous dirai pas qui, du moins pour l’instant, mais notre mission comprend quatre gros chapitres. Le premier est la gouvernance. Ce sont des infrastructures que l’État va gérer. L’État reste en pleine possession de la gouvernance des infrastructures. Le deuxième élément est le financement.

Nous avons effectivement nos partenaires chinois, mais il y a également d’autres partenaires et certaines entreprises elles-mêmes intéressées à participer au tour de table.

Le troisième élément, ce sont les opérations. C’est un groupement d’entreprises qui va se mettre en place et qui va opérer, afin que le coût de l’opération soit le plus optimal possible. Le dernier élément est la construction.

À ce niveau, il n’y a pas dix opérateurs mondiaux capables de réaliser cela dans les délais. Les Chinois sont l’un de ces opérateurs intéressés », avait expliqué le ministre des Mines.

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La Redaction

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