Le regard « inquiétant » du FMI sur les perspectives de l’économie gabonaise

DIG/  A la suite de l’accord de prêt de 382 milliards de francs accordé par le Fonds monétaire international au Gabon en appui à son Plan de relance économique triennal ( 2017-2019), le Chef de mission du FMI au Gabon, Alex Segura-Ubiergo a dressé un regard froid sur les perspectives de l’économie gabonaise.

« Les perspectives économiques à court terme du Gabon demeurent difficiles. Le taux de croissance a diminué, passant de 3,9 % en 2015 à 2,1 % en 2016. Il s’agit d’un fort ralentissement par rapport à la croissance moyenne de 6 % enregistrée de 2010 à 2013, avant le choc pétrolier », a souligné l’expert.

D’après le Fonds, l’activité économique au Gabon pourrait à nouveau ralentir pour atteindre environ 1 % en 2017, freinée par la baisse de la production pétrolière et par une forte décélération dans les secteurs de la construction et des services.

« Les déséquilibres budgétaires et externes ont atteint un niveau critique et les niveaux de dette publique ont augmenté rapidement, du fait de la prise en compte dans le calcul de la dette des arriérés accumulés et des avances statutaires de la BEAC », a indiqué Alex Segura-Ubiergo.

« La baisse des prix du pétrole a incontestablement engendré un choc commercial qui a lourdement pesé sur la dégradation de la situation économique. Cependant, le manque d’épargne de précaution qui aurait pu être constituée au cours des années antérieures ainsi que le retard pris pour adopter les mesures budgétaires qui s’imposaient ont exacerbé la gravité du choc et augmenté l’ampleur des risques », a-t-il ajouté.

Dette* Pour le Fonds monétaire international, il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, le Gabon est  un pays endetté. Mais cette dette, indique Alex Segura-Ubiergo, est soutenable à moyen terme si le Programme de relance économique du gouvernement est pleinement mis en œuvre.

« La politique budgétaire vise à réduire le déficit budgétaire de 6,6 % du PIB en 2016 à 4,6 % du PIB en 2017. A moyen terme, sur la période du programme (2017-20), le déficit budgétaire devrait se réduire de plus de 6 % du PIB.  La réduction du déficit budgétaire devrait éviter une nouvelle accumulation d’arriérés et permettre de rembourser les créances en souffrance sur une période de trois à cinq ans. Ce remboursement constitue une priorité dans le cadre du programme », a insisté le Chef de mission.

Le Chef de mission du FMI au Gabon, Alex Segura-Ubiergo

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La Redaction

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