Révision de la constitution : La mise en garde du collectif « Touche Pas à Ma Terre ! »

DECLARATION

« Les membres de la plateforme citoyenne « Touche Pas à Ma Terre ! », réunis ce 21 décembre courant, ayant pris connaissance du projet de révision constitutionnelle décidé lors de la réunion du Conseil des ministres du vendredi 18 décembre 2020, dénoncent fermement et condamnent sans appel cette opération scélérate ainsi que ses inspirateurs.

Cette énième révision de la Constitution, réalisée selon la procédure d’urgence, au forceps et à la hussarde, dans un contexte d’état d’urgence sanitaire qui interdit tout débat public sur des questions fondamentales touchant à la vie de la Nation est inédite. Elle est en effet soumise au vote d’une assemblée nationale en fin de session et à un Sénat en fin de mandat.

Sans entrer dans le détail des modifications préconisées dont le caractère anti-démocratique, incohérent, illogique, inintelligent a été très largement souligné par plusieurs autres concitoyens, les nouvelles dispositions encadrant dorénavant la vacance temporaire ou définitive du Président de la République, visent maladroitement à éluder une réalité devenue au fil du temps implacable : l’incapacité de M. Ali Bongo Ondimba à exercer les charges de la fonction présidentielle depuis son accident vasculaire cérébral intervenu en octobre 2018 à Ryad en Arabie Saoudite. Cette situation aurait dû conduire à la stricte application par les instances compétentes, des dispositions l’Article 13 de la Constitution sur la vacance de pouvoir, lesquelles ont fait leurs preuves en 2009 durant la période intérimaire gérée par la Présidente du Sénat d’alors.

Aussi, la plateforme citoyenne « Touche Pas à Ma Terre ! » invite toutes les composantes politiques et socio-économiques, et tous les Gabonais soucieux de principes républicains y compris les Parlementaires, les responsables et membres des institutions républicaines, les membres du Parti Démocratique Gabonais au pouvoir et leurs alliés, à un sursaut patriotique et national en vue de rejeter cette révision non inclusive de la Constitution. Ce, afin que la loi fondamentale devienne enfin ce contrat social au sein duquel chacune et chacun des Gabonais, en âme et conscience, se reconnaissent et qui fonde notre « vivre-ensemble ».

En même temps, elle entreprendra de sensibiliser la Communauté internationale sur l’impérieuse urgence à inscrire la situation particulièrement délicate du Gabon dans son agenda afin de déclencher, à titre
préventif, les mécanismes d’intervention prévus dans leurs chartes respectives, car, « prévenir, c’est guérir ».

Enfin, elle exprime sa disponibilité totale à prendre une part active à toute initiative collective et pacifique en vue d’exiger, non seulement le retrait pur et simple de ce texte, mais aussi et surtout, une concertation des forces vives de la Nation sur les modalités d’une période de transition, seule voie qui permette à notre pays de préserver la paix, la stabilité, la cohésion et de se prémunir contre un saut dans l’inconnu qui n’épargnerait personne ».

Fait, à Libreville, le 22 décembre 2020

Pour les membres de la Campagne
« Touche Pas à Ma Terre ! »

Les participants :
Jean Valentin LEYAMA, Coordonnateur
Marc ONA ESSANGUI
Laurence NDONG
Eléonore OBAME
Marcel DJABIOH
Franck DJIMBI
Etienne Francky MEBA ONDO, membres

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La Redaction

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