Tribune / Renaissance d’AFRICA N°1 : Appel à un modèle économique innovant pour la refondation du média historique panafricain

Par Edgard Mfouba

Entrepreneur et Expert en Financement de Projets

« Dans un monde où les médias jouent un rôle crucial dans la construction des sociétés et des identités, Africa N°1, après des années d’extinction, se prépare à renaître, nourrie par les aspirations d’un continent en pleine transformation. Ce retour tant attendu, qui coïncide avec le Dialogue National Inclusif au Gabon, offre une opportunité unique de redéfinir le paysage médiatique africain.

Dans le cadre de notre contribution à l’essor national, avec notre partenaire Direct-Infos, nous proposons un modèle économique basé sur la mutualisation des ressources panafricaine (appel à contribution) pour financer cette initiative, invitant ainsi la diaspora africaine et les investisseurs du continent à jouer un rôle direct dans ce renouveau.

Fondée en 1981 et autrefois un symbole de l’unité africaine à travers les ondes, Africa N°1 a vu ses activités décliner à cause de crises multiples, tant financières que politiques. À son apogée dans les années 1980 et 1990, elle était un modèle de journalisme panafricain. Cependant, des troubles politiques et des crises financières, notamment la crise en Libye, ont conduit à un manque de soutien et d’investissement, plongeant la station dans une période de turbulence et d’oubli.

La récente reprise de ses émissions, à l’occasion du Dialogue National Inclusif, est le premier pas vers un avenir prometteur. La station bénéficie déjà du retour de plusieurs de ses anciennes gloires, dont l’expérience est cruciale pour la formation de la nouvelle génération de journalistes et techniciens.

Sous la direction du CTRI, les autorités s’engagent dans une réhabilitation méticuleuse du site. Les travaux, qui comprennent la modernisation des infrastructures techniques et la rénovation des locaux, sont essentiels pour adapter la station aux technologies numériques et aux nouveaux modes de consommation médiatique. Cette modernisation garantira que Africa N°1 puisse diffuser non seulement sur les ondes traditionnelles mais aussi via des plateformes de streaming, touchant ainsi un public global.

Pour financer ces développements ambitieux, nous suggérons l’introduction d’une méthode de financement innovante : la tokenisation des investissements (fractionnement des actifs en unités plus petites et plus abordables afin de rendre l’investissement accessible à un plus grand nombre de personnes). Ce processus impliquerait l’émission de jetons achetables par les Africains du monde entier, offrant ainsi un moyen démocratique et inclusif de soutenir financièrement la station. Les détenteurs de ces tokens pourraient bénéficier de certains droits, tels que des votes sur des décisions clés ou des accès exclusifs à des contenus spéciaux.

En plus de la relance de la radio, la création d’un musée numérique de la radio panafricaine et d’un institut africain des archives audiovisuelles qui symbolisera l’engagement envers l’éducation et la formation professionnelle. Il offrira des ressources pour les étudiants et les professionnels des médias, leur permettant de préserver et valoriser l’histoire médiatique de l’Afrique. Ces institutions serviraient également de centres de formation pour les futures générations de professionnels des médias.

Inspirée par des réussites internationales telles qu’Arte en Europe, la création d’une chaîne de télévision numérique African°1 se concentrera sur des documentaires, des programmes éducatifs et des talk-shows qui célèbrent et scrutent l’histoire et la culture africaines, en renforçant ainsi son impact culturel et éducatif à travers le continent et au-delà.

La renaissance d’Africa N°1 est une métaphore puissante pour l’Afrique elle-même—un continent riche en histoire et en culture, prêt à reprendre sa place sur la scène mondiale par le biais de médias innovants et unifiant. En investissant dans ce projet, nous ne faisons pas seulement revivre une station de radio; nous revivifions une vision de l’Afrique, moderne, connectée et profondément enracinée dans ses traditions.

De ce fait, nous exhortons les autorités gabonaises, les professionnels des médias africains, la diaspora, et tous les acteurs du développement culturel et technologique à soutenir ce projet en investissant ensemble dans la renaissance d’Africa N°1 pour forger un avenir médiatique vibrant et dynamique pour notre continent. En s’engageant à participer à cette transformation historique qui promet non seulement de restituer à l’Afrique sa voix mais aussi de la projeter dans la nouvelle ère digitale globale ».

apropos de l auteur

La Redaction

Laisser un commentaire