DIG/ Après deux années de travail acharné, le Gabon est parvenu finalement, le 14 décembre 2017 à obtenir son adhésion au Processus de kimberley (PK), à Brisbane en Australie, en qualité de membre participant.
Rappelons que l’origine du processus de Kimberley remonte à mai 2000, date à laquelle les pays producteurs de diamants d’Afrique Australe se sont réunis à Kimberley, en Afrique du Sud, pour débattre des moyens à déployer pour mettre un terme au commerce des « diamants de la guerre » et pour veiller à ce que le commerce des diamants ne finance pas les activités de mouvements rebelles violents et de leurs alliés visant à déstabiliser des gouvernements légitimes.
Ce dernier étant ouvert à tous les pays qui acceptent d’appliquer et de respecter ses procédures, compte depuis novembre 2012, 54 participants, soit 81 pays, l’Union européenne et ses États membres comptant comme un seul participant (environ 99,8 % de la production mondiale de diamants bruts).
C’est donc pour matérialiser cette ambition présidentielle que le Ministre gabonais des Mines, Christian Magnagna, entouré des experts de son administration, a travaillé pour finaliser le dossier de candidature du Gabon initié en novembre 2015 par l’un de ses prédécesseurs.
C’est ainsi depuis cette date, plusieurs étapes ont été franchies dans la mise en place des outils de gestion du Processus de Kimberley :
- formation des évaluateurs gabonais de diamants bruts ;
- équipement du futur Bureau des Expertises et des évaluations des diamants bruts ;
- élaboration d’une nouvelle règlementation du diamant adaptée. Cette dernière comportant deux projets de décrets, l’un portant sur la création du Secrétariat National Permanent du Processus de Kimberley (SNPK) et l’autre fixant les conditions de mise en œuvre du Système International de Certification des diamants en République Gabonaise.
Progrès* Ces différents progrès accomplis par le Gabon et présentés lors des travaux des différentes réunions de l’Assemblée Générale du processus de Kimberley, tenues à Dubaï en novembre 2016 et à Perth en mai 2017 ont démontré à suffisance la volonté de notre pays de désormais exploiter son diamant en toute légalité, de contrôler la production de diamants par ses artisans locaux et d’attirer des investisseurs miniers extérieurs, nécessaires pour le développement de cette filière.
Notons que jusqu’à présent les indices de diamants sont particulièrement répertoriés au Gabon dans les zones de Mitzic, Makongonio, Nzenzelé, Waka et Makokou, situées respectivement au nord et au sud-est du pays, où l’exploitation est limitée à de l’artisanat effectué sans réel contrôle de l’Etat.
En effet, un réseau d’achats opère dans l’illégalité et les diamants produits sont exportés vers les pays limitrophes qui leur donnent des certificats de Kimberley, après avoir été déclarés comme production locale.
D’où cette nécessité, mais aussi une arme pour notre pays d’être désormais le 82ème Etat membre du processus de Kimberley, afin de mettre un terme à toutes ces pratiques néfastes à l’économie de notre pays et ainsi d’inaugurer une collaboration positive entre le Gouvernement et les artisans.