Mays Mouissi : « Veolia va certainement ouvrir une procédure judiciaire »

DIG/ L’arrêt brutal de la convention de concession entre l’Etat gabonais et la SEEG pour la production et la distribution de l’eau et de l’électricité à travers le pays va certainement prendre un tournant judiciaire.

Interrogé par le média en ligne « La Tribune Afrique » sur les probables retombées d’une telle décision, l’analyste économique gabonais, Mays Mouissi, donne son avis.

«L’État a pris un risque important en résiliant le contrat de Veolia sans qu’il n’y ait de repreneur. En outre, la méthode brutale employée peut apparaitre comme un repoussoir pour certains investisseurs qui auraient pu être intéressés. Il semble d’ailleurs que la recherche de repreneur ne soit pas si simple pour l’État gabonais. C’est peut-être cela qui a conduit au renouvellement de la concession de Veolia en 2017 malgré les critiques répétées à son encontre ».

«Ce genre de décisions impacte l’environnement des affaires et interpelle sur la capacité de l’État gabonais à respecter ses engagements contractuels. Au plan social, beaucoup espèrent une amélioration de la fourniture en eau et en électricité. Cependant, en l’absence de repreneur, l’État ne dispose pas de suffisamment de moyens pour réaliser les investissements nécessaires à la réalisation de cette ambition. Au plan juridique, Veolia va certainement étudier les différents recours qui s’offrent à elles et peut-être ouvrir une procédure judiciaire qui pourrait être longue. »

«L’activité de la SEEG, même décuplée, ne permettrait pas de remettre à flot les finances publiques lesquelles sont en grande difficulté. Le gouvernement essaie de faire passer la résiliation de la concession de Veolia comme une mesure de patriotisme économique afin de s’attirer les faveurs des populations et d’en tirer des gains politiques. Il omet de dire qu’il doit encore 55 milliards FCFA à cette entreprise. Les autorités gabonaises ne sont pas à l’abri d’un effet boomerang. À la prochaine coupure d’eau ou d’électricité, le coupable ne sera plus Veolia, mais le gouvernement gabonais. »

 

 

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La Redaction

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